Une radio de Boko Haram émet dans l’Extrême-Nord

BokoHaramZina Les djihadistes de Boko Haram

Tue, 14 Jun 2016 Source: cameroon-info.net

Boko Haram n’effectue pas seulement les incursions meurtrières dans la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun. À l’image d’autres grandes organisations terroristes, la nébuleuse procède désormais à la diffusion de ses messages de propagande par voie de médias. Selon Intégration paru le 13 juin 2016, les terroristes s’expriment assez régulièrement sur la fréquence 96.8 FM à Tolkomari.

Le journal a rencontré des habitants de cette ville située dans le Département du Mayo-Sava. Ils témoignent avoir écouté plusieurs fois des messages des djihadistes. «Par hasard, je suis tombé sur cette station pour écouter les anashids (les chants musulmans). Mais je me rends compte que c’est la radio barbare que nous avions écoutée ici il y a un mois», affirme Belawa, un septuagénaire.

Les habitants du coin révèlent que cette radio émet surtout au lendemain d’une attaque terroriste. «Quand ils ont attaqué le domicile d’Amadou Ali ici à Kolofata, ils ont pris les micros pour se féliciter de leur barbarie. Ils parlent aussi souvent quand le Ministre de la Communication donne un point de presse à Yaoundé à leur sujet» renseigne Garba Hassoumou. Pour sa part, Larai, un commerçant raconte qu’«après l’interdiction du port du voile dans certaines localités de la Région, ils ont promis la mort aux signataires d’une telle mesure. Maintenant, ils disent qu’ils ne sont pas affaiblis contrairement à ce qu’on croit».

À en croire Robert Baikam, ancien technicien de diffusion à la CRTV?Littoral, résident à Tolkomari, les terroristes ont écumé toutes les fréquences modulées à la frontière avec le Nigéria. «Ils sont passés successivement sur 103.4 FM, 91 FM, 106.1 FM et 96.8 FM en l’espace de six mois, leur système de diffusion est très nébuleux.

À chaque production qui dure environ 2 heures, ils se fondent sur une communication extensive s’adressant à l’audience la plus large possible tant au Nigéria que dans les zones limitrophes. À chaque fois pour cet exercice, deux speakers se mettent en valeur: leurs propos sont enrobés de psalmodies du Coran, de cris de personnes et de tirs», explique-t-il.

Source: cameroon-info.net