Union de l'opposition contre Paul Biya: Dieudonné Essomba met fin au rêve de tous les Camerounais, mauvaise nouvelle

Mini Dieudonne Essomba Dieudonné Essomba

Mon, 18 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

L'analyste politique met en garde contre une union artificielle des partis d'opposition aux visions incompatibles sur la forme de l'État. Il appelle à faire de ce scrutin un référendum entre État unitaire et État fédéral.

Alors que la campagne pour l'élection présidentielle de 2025 se profile, les appels à l'union de l'opposition se multiplient. Mais pour Dieudonné Essomba, ces alliances n'auraient aucun sens politique. Dans une analyse publiée sur ses réseaux sociaux, l'observateur de la vie politique camerounaise estime que les partis fédéralistes et unitaires évoluent dans "deux mondes totalement différents" qui ne peuvent s'articuler.

Pointant du doigt les contradictions idéologiques fondamentales entre formations politiques, Essomba interroge la logique qui voudrait associer des leaders fédéralistes comme Joshua Osih ou Cabral Libii à des figures comme Bello Bouba Maigari, qu'il présente comme un "héritier pur d'Ahidjo". Pour l'analyste, ces présidentielles devraient plutôt être l'occasion de clarifier le débat autour de la forme de l'État, seule véritable ligne de démarcation politique au Cameroun selon lui.



PRESIDENTIELLES DE 2025 : ETRANGES ALLIANCES POLITIQUES

Depuis la publication définitive de la liste des candidats à la présidentielles, on retrouve la vieille logique du « Biya Must Go » qui a toujours traversé l’opposition camerounaise, incapable de se structurer autour des lignes idéologiques bien identifiées.

Certains demandent une union de l’opposition, au point de s’accuser mutuellement de trahison. Trahison de quoi ? Quel lien peut-on avoir entre un parti qui prône un Etat Fédéral avec un autre qui prône le maintien d’un Etat unitaire ? Ce sont deux mondes totalement différents et qui n’ont aucune articulation !

Comment peut-on, logiquement attendre, qu’un Osih ou un Cabral, fédéralistes authentiques, s’associent à Bello Bouba, l’un des héritiers les plus purs d’Ahidjo et le clone achevé de Biya bi Mvondo, tous rejetons intégristes d’un Etat centralisé où un seul individu contrôle tout et réfléchit pour tout le monde ?

Cela n’a aucun sens politique !

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Au Cameroun, la principale ligne de démarcation entre partis politiques est la forme de l’Etat. Pourquoi ? Parce que la forme de l’Etat ne relève pas des options politiques, mais des exigences architecturales de la Nation.

C’est la matrice à l’intérieur de laquelle se bâtit tout le reste, à savoir les institutions, la gouvernance, la nature et les modalités des politiques publiques.

Les deux groupes de partis n’ont rien à voir l’un avec l’autre et ne peuvent engager aucune coalition opératoire. Pour les prochaines présidentielles, les Fédéralistes doivent établir de manière radicale cette ligne de démarcation et éviter de fricoter avec les héritiers de l’Etat unitaire. Ils doivent transformer ces élections en un référendum entre les deux modèles.

Dans ce combat, Joshua Osih est particulièrement interpelé. Le SDF est le premier parti fédéraliste au Cameroun, dès son premier jour de création, et il n’a jamais flanché sur cette approche. En dépit des péripéties, il doit tenir et radicaliser sa posture.

Le Fédéralisme, naguère réprouvé, apparait de plus en plus comme une exigence impérieuse pour sortir le Cameroun du gouffre. Il y a une dizaine d’années et avec le déclenchement de la crise anglophone, des hauts responsables de l’Etat ont tenté de criminaliser le soutien au fédéralisme !

Qui ne se souvient des terrifiantes menaces du Ministre TCHIROMA aux médias qui faisaient la promotion du fédéralisme ? Maintenant, TCHIROMA lui-même est devenu fédéraliste ! Bien plus,Bello Bouba, qui est une sorte de Biya-bis ouvre la voie au fédéralisme !

Ces fédéralistes électoralistes et opportunistes témoignent des irrésistibles tensions qui acheminent progressivement la Cameroun vers un Etat fédéral.

Il reste donc important de bien comprendre les enjeux des prochaines présidentielles : un referendum entre un Cameroun unitaire et un Cameroun fédéral.

Dieudonné ESSOMBA

Source: www.camerounweb.com