Aurélien Sosso, le Recteur de l’Université de Yaoundé I, est cité à comparaître ce mardi 27 mars 2018, à 7H30, en même temps que le Docteur Ntone Enyime Félicien et le Professeur Ze Minkande Jacqueline. Ils sont solidairement accusés d’« usurpation de titre, de faux témoignage, de fausse expertise et de faux certificat médical en complicité ».
Les faits
Quelques semaines après la suspension des étudiants résidents en orthopédie, en juillet 2016, le Professeur Jean Bahebeck découvre dans le journal La Nouvelle, édition no 338 du lundi 04 juillet 2016, une tribune de deux pages portant sur une expertise psychique du Dr Ntone intitulée « Le docteur Ntoné passe au scanner le Professeur Bahebeck ». Cette expertise fausse et illégale accable tous les résidents et leur directeur de recherche, le chirurgien en question, alors qu’aucun de ces étudiants, encore moins leur encadreur, n’avaient jamais été hospitalisé, soigné et encore moins consulté par l’auteur de l’expertise. Le Dr Ntone y prétend que le Pr Bahebeck serait devenu « mentalement instable ».
La plainte
Le Professeur Jean Bahebeck saisi l’Ordre des médecins. Le Conseil de l’Ordre convoque le Dr Ntone et l’entend. Mis en face de ses responsabilités, le Dr Ntone reconnaît être l’auteur de l’expertise. Il avoue devant ses paires qu’il exécutait l’idée du Recteur de l’Université de Yaoundé I, le Pr Aurélien Sosso, sans préciser si cet ordre express était écrit ou verbal. Il ajoute que les ordres rectoraux lui parvenaient par l’entremise de la Doyenne de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I, le Pr Ze Minkande Jacqueline.
Le Professeur Bahebeck demande alors que l’Ordre des médecins établisse le caractère apocryphe de l’expertise du Dr Ntone. Mais pendant de longs mois, la corporation observe le silence devant ce faux document et ce crime contre la déontologie médicale. La victime décide en fin de compte de saisir la justice. D’où l’inculpation en association des trois comparses par le Procureur de Yaoundé Centre-Administratif.
En rappel, cette cabale a eu pour conséquence la suspension de quatre ans infligée au Pr Bahebeck par le MINESUP. Une véritable perte pour le pays, lorsqu’on sait que c’est l’un des rares chirurgiens orthopédistes compétents que compte le Cameroun. Les agissements répréhensibles du Recteur ont également détruit une école post-doctorale en orthopédie et brisé la carrière de plusieurs jeunes médecins sanctionnés en même temps que le Pr Bahebeck.