Les enseignants dispensent normalement les cours
À l'université de Maroua, les enseignants ont choisi de poursuivre leurs activités pédagogiques malgré le mot d'ordre de grève lancé par le Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) le lundi 16 octobre 2023. Alors que le syndicat avait appelé à la cessation des activités d'enseignement dans le but de revendiquer le paiement sans délais de la troisième tranche de la prime spéciale de modernisation de la recherche pour le compte de l’année 2023, les enseignants de l'université de Maroua ont décidé eux, de ne pas suivre cet appel et de continuer à dispenser les cours normalement. Dans les différents campus que nous avons sillonnés ce mardi 17 octobre 2023, les enseignants étaient présents dans les amphithéâtres et ont dispensé les cours conformément à leurs programmes d'enseignement. C'est le cas au campus de KongolaDjoulgouf-Kodek qui abrite l'Ecole normale supérieure (ENS). Ici, c'est une ambiance habituelle qui règne. Les activités pédagogiques se déroulent normalement.
Les enseignants sont présents dans les salles de cours et entretiennent les étudiants. " Je ne suis pas en grève. Je viens d'achever mon cours avec mes étudiants. Comme vous pouvez le constater, les enseignants sont là, présents et dispensent les cours dans la sérénité. Tout se passe normalement ", a confié un enseignant d'histoire, avant d'ajouter que " je suis au courant du mot d'ordre lancé par le Synes, mais je pense que chaque enseignant a le droit de prendre sa propre décision quant à sa participation à cette grève. Pour le moment je n'ai pas encore opté pour la suspension des cours", rassurant. Au campus d’Ouro-Tchedé (Collège de l'Espoir) et à celui de 400 places, c’est la même ambiance de sérénité aussi bien du côté des enseignants que des étudiants. Les cours se déroulent comme si un mot d'ordre de grève n'avait pas été lancé. "Je ne pense pas que nos enseignants sont en grève. Je suis ici au campus depuis le matin ; nous avons fait cours de Politique économique de 7h à 9h. Après ce cours, le délégué nous a entretenus.
Actuellement nous attendons le prochain enseignant. Nous ne sommes pas au courant d'une quelconque grève des enseignants", assure Abdoulrahim Younoussa, étudiant en Licence à la Faculté des sciences économiques et de gestion, rencontré dans une salle de cours au site de 400 places. Pourtant, le Pr Roger Fopa Kuété, coordonnateur du Synes à Maroua, a déclaré sur les antennes de RFI que la grève était observée à 70% à l'université de Maroua. " Le mot d'ordre de grève a été suivi à un peu plus de 70%. Donc j'espère que l'engouement continuera d'être mené jusqu'à ce que les deux principales revendications soient tenues par le gouvernement" avait-il martelé.
