Du 29 octobre au 1er novembre 2021, se tiendra à Toronto (Canada), une rencontre entre plusieurs organisations intervenantes dans les régions anglophones du Cameroun. Dénommé « The Southern Cameroon 2021 Leadership Retrait », l’évènement sera un cadre pour explorer des pistes pour la résolution de la crise au NOSO. Des organisations comme l'Ambazonia Governing Council et sa branche armée l'ADF ou encore la Fondation Ayah participeront aux travaux. Pour le journaliste Michel Biem Tong, cette rencontre est organisée ou financée par le gouvernement du Cameroun pour empêcher la médiation suisse . CamerounWeb vous propose l’intégralité de sa tribune.
Nous l’avions dit il y a un an, la Coalition For Dialogue and Negociation (CDN) n’est que la version internationalisée du faux Grand Dialogue National de septembre-octobre 2019 organisé par le pouvoir Biya. La CDN a pour objectif de promouvoir le « Cameroun un et indivisible » et fournir à la communauté internationale, des gages d’une volonté de favoriser un dialogue véritablement inclusif en vue d’une sortie de crise.
En quoi consiste la stratégie de Ngoh Ngoh Ferdinand, Atanga Nji et autres qui dirigent le Cameroun ? On prend des associations et autres organisations favorables à l’Etat unitaire (le « One Cameroon ») qu’on associe des factions du mouvement indépendantiste anglophone dont la plupart sont sponsorisées par les cabinets noirs du palais d’Etoudi. Puis, les résolutions qui en découleront seront transmises à la communauté internationale à laquelle on fera croire qu’il s’agit de la position du peuple anglophone du Southern Cameroons par rapport au conflit.
Que peut-on attendre d’une rencontre comme celle-ci, à laquelle le Interim Government de Dr Samuel Sako Ikome n’a pas été invité alors que c’est à cet organe de la lutte armée des anglophones qu’obéissent la population locale et tous les groupes armés ? Le pouvoir Biya admet-il désormais, sans y trouver quelque chose de scandaleux, que des organisations telles que le SNWOT(un lobby de femmes anglophones proche du pouvoir de Yaoundé) s’asseye sur une table de négociations avec Ayaba Cho ou Daphné Yerima, de « dangereux terroristes » selon Yaoundé ? Le pouvoir Biya a t-il donc accepté que Me Agbor Balla, défenseur du « One Cameroon » se rendent à une conférence à laquelle prennent part des « terroristes sécessionnistes »?
Ce cinéma qui se déroule à Toronto au Canada a un point commun : le pouvoir Biya en est l’instigateur sinon le sponsor. Toutes les organisations qui y sont représentées soit épousent la position de ce régime concernant la crise soit ont flirté au moins une seule fois avec le régime en place. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce cirque connaîtra la même issue que le Grand Dialogue National de 2019: l’échec.
Michel Biem Tong