L'affaire Manuella Fenou prend une tournure politique. Alors que la jeune judokate, devenue tétraplégique après un accident en compétition en 2021, commence enfin à recevoir une aide concrète, une virulente tribune attribuée à un proche de Samuel Eto'o met le feu aux poudres. Le texte, adressé au conseiller technique du ministère des Sports Cyrille Tollo, dénonce avec une rare violence l'attitude des autorités sportives.
L'auteur de ce coup de gueule, dont l'identité exacte reste à confirmer mais dont la proximité avec le président de la FECAFOOT ne fait guère de doute, emploie des termes d'une extrême dureté. "Un gouvernement de vampires", assène-t-il d'entrée, avant de fustiger l'inaction des responsables pendant quatre longues années.
"Une compatriote est allée représenter notre pays à une compétition, elle s'est blessée depuis 2021, vous êtes restés silencieux, aucun suivi, rien", tonne le texte. La référence aux "charognards", attribuée au conseiller technique Tollo, semble particulièrement avoir mis le feu aux poudres.
L'auteur pousse la logique jusqu'au bout : "Le ministre de la santé publique a déjà commencé à agir, serait-ce lui que vous taxez de charognard ?" Cette phrase révèle les tensions souterraines entre différentes administrations, alors que le Dr Manaouda Malachie a effectivement ordonné l'hospitalisation d'urgence de la jeune femme.
La polémique prend une dimension supplémentaire avec l'évocation à peine voilée de Samuel Eto'o : "Ou bien c'est simplement parce que la rumeur dit qu'un footballeur aurait décidé d'agir ?" Le président de la FECAFOOT, qui organise l'évacuation de Manuella vers un centre spécialisé à l'étranger, apparaît ainsi comme la bête noire de certains hauts fonctionnaires.
Le texte se fait particulièrement cinglant dans sa conclusion, adressée directement à Cyrille Tollo : "Mon père m'a toujours dit qu'un fonctionnaire doit vivre en pensant à la retraite. Il arrivera un jour où il n'y aura plus de titre, plus de grade."
Cette mise en garde, qui sonne comme une menace à peine voilée, traduit l'exaspération grandissante face à ce qui est perçu comme de l'arrogance administrative. L'auteur insiste : "On ne débat pas face à la souffrance, on la résout d'abord."