Depuis sa retraite au Nigeria, l’opposant a proclamé le vendredi 21 novembre « journée chômée » en hommage aux victimes de la répression, et exige sous 48 heures la libération de tous les détenus politiques, rejetant toute idée de négociation avec le pouvoir.
Dans un nouveau discours enregistré et diffusé ce jeudi, l’opposant Issa Tchiroma Bakary a annoncé une série de mesures symboliques et politiques fortes, confirmant son refus de tout compromis avec le régime de Paul Biya. Le leader du Front pour la Souveraineté Nationale et la Concorde (FSNC) a notamment décrété la journée du vendredi 21 novembre « journée de deuil national », en mémoire des personnes tuées lors des manifestations post-électorales.
Dans sa déclaration, il a appelé à ce que cette journée soit « chômée sur l’ensemble du territoire », exigeant la fermeture des commerces et des services administratifs. Une forme de grève générale d’un jour, destinée à marquer le deuil et à exercer une pression populaire supplémentaire sur le pouvoir en place.
L’opposant, qui se présente comme le président élu, a également réaffirmé sa ligne intransigeante. « Je n’attends pas négocier ni capituler face au régime Biya », a-t-il lancé, balayant ainsi les rumeurs récentes évoquant des pourparlers secrets en vue d’un retour au pays. Cette déclaration semble répondre aux informations faisant état d’émissaires ayant approché Yaoundé pour discuter des conditions de son retour.
Issa Tchiroma Bakary a par ailleurs remis le compteur à zéro, donnant « à nouveau 48h au régime pour libérer les détenus politiques ». Si les autorités ont procédé à certaines libérations ces derniers jours, l’opposant les juge « insignifiantes » et exige la remise en liberté de tous ses partisans incarcérés, notamment les figures les plus en vue de son mouvement.
Ce discours, le premier depuis plusieurs jours, marque une nette radicalisation de la rhétorique de l’opposant. En appelant à une journée de deuil national et en durcissant ses conditions, il mise sur la mobilisation populaire et la pression symbolique pour contrer ce qu’il présente comme la répression du régime.
Alors que le Cameroun reste sous tension, cet appel à la grève et le nouvel ultimatum de 48 heures risquent de raviver les manifestations et d’accentuer la fracture politique, dans un contexte où les appels au dialogue butent sur l’intransigeance affichée des deux camps.