La célébration de la journée internationale des forêts (Jif) a donné l’opportunité à l’Ambassade de France, à l’Institut de recherches pour le développement (Ird) et autres de lancer cette initiative à l’Institut français du Cameroun (Ifc) ce 21 mars 2023.
La célébration de la journée internationale des forêts (Jif) a donné l’opportunité à l’Ambassade de France, à l’Institut de recherches pour le développement (Ird) et autres de lancer cette initiative à l’Institut français du Cameroun (Ifc) ce 21 mars 2023. C’est sous la présidence de l’ambassadeur de France au Cameroun que cette exposition itinérante et interactive, qui court de mars 2023 à décembre 2024, a été ouverte avec la coupure du ruban. La caravane va faire le tour du pays pour sensibiliser la jeunesse sur la nécessité de la préservation de cet écosystème poumon de l’humanité. « Le Cameroun a la tête dans le sahel et les pieds dans la forêts », a lancé Thierry Marchand, le diplomate français. Il a d’emblée indiqué que le vernissage se tenait en droite ligne avec le « One forest summit de Libreville » qui était sur la sellette du 27 au 28 février 2023. Il y était question de donner au bassin du Congo la même protection que les autres grands bassins forestiers du monde, à savoir l’Amazonie et le bassin du sud-est asiatique. La forêt, a-t-il relevé, « est un édifice vivant ». Il n’est donc pas question de la cadenasser en parlant de protection, mais de permettre à l'homme de vivre en pleine harmonie avec elle. Les peuples de la forêt, de son expérience sur tous les continents, ont une sagesse particulière à partager avec l’humanité toute entière. Pour la protection du bassin forestier du Congo, le sommet de Libreville a mis sur la table une enveloppe de 100 millions d’Euros, avec une volonté pragmatique de créer 10.000 emplois dans le domaine de cette protection. De manière précise, l’exposition ira à Douala et dans 15 villes du Cameroun. Après la cérémonie d’ouverture, l’assistance a eu droit à une conférence tenue dans la salle de spectacle de l’Institut français du Cameroun. Avec un panel relevé venu de France, du Gabon et du Cameroun, on a appris que le bassin du Congo couvre 400.000 ha des terres et est au peloton de tête des forêts qui absorbent le gaz carbonique avec près de 600 millions de tonnes de Co2 par an. Par contre, 17% seulement de cette superficie est protégée. Ces chiffres ont été donnés par l’Ird. Selon Bernard Riera, l’expert français de la Cnrs, ce bassin compte près de 800 milliards d’arbres avec plus de 400 arbres au km2. On distingue par ailleurs plus de 10.000 espèces. Plus de la moitié des arbres ont moins de 70 ans. 15 % ont plus de 170 ans ; 38% entre 70 à 170 ans. Le bassin compte un total de 206 aires protégées. 55% de sa superficie est menacée par les permis d’exploitation pétrolifère et gazeuse. A côté de lui, il y avait un représentant de la population Baka de l’Est du Cameroun, Kalo, qui a fait un témoignage saisissant des difficultés auxquelles sa communauté fait face chaque jour. Il en est allé aussi d’Aline Kana Fomekong de la société civile qui a parlé des enjeux et défis rencontrés dans les 11 pays du bassin du Congo, dans un travail en réseau. Le clou de la soirée est revenu à Max qui vient du Gabon, où il y a passé 15 ans en forêt et précisément à Lastourville, où il a réussi créer une réserve de centaines de milliers d’hectares pour les chimpanzés. Un documentaire de près d’une heure de temps a été de ce fait projeté, résumant sa vie en forêt, jusqu’au moment où il passe le témoin à un jeune Français. De toute évidence, cette caravane qui durera 19 mois sensibilisera l’opinion camerounaise sur la nécessité de protéger son environnement et particulièrement la forêt.