Par décision de justice du 6 juin 2023, le Tribunal de première instance de Douala Bonanjo délivre les ayants droits de la confiscation des biens de leur défunt géniteur par l’administratrice séquestre qui avait décidé d’écarter ses frères et sœurs de l’héritage du célèbre homme d’affaires. Le tumultueux feuilleton de la succession de Victor Fotso est-il en passe de livrer son dernier épisode ? Il y’a en tout cas, des raisons de le penser.
Après une vie bien remplie, le patriarche repose désormais pour l'éternité dans sa luxueuse résidence sise au quartier Mbouo à Bandjoun. Un repos bien mérité pour l’infatigable bâtisseur qu’il a été de son vivant. Pour l’immensité de son œuvre et particulièrement pour sa contribution dans l’essor agricole du Cameroun, le président de la République Paul Biya n’avait-il pas élevé l’illustre défunt à la dignité de « Commandeur du mérite agricole à titre posthume » ? Une marque de reconnaissance bien accueillie par sa nombreuse progéniture touchée par cette sollicitude de la plus haute autorité de l’Etat et non moins, un ami de longue date de leur papa.
Mais trois ans après les obsèques du milliardaire décédé le 19 mars 2020 à l’hôpital américain de Neuilly-Sur-Seine, dans les Hautsde-Seine en France, la paix des braves au sein de la grande famille qu’il a laissée, semble être en voie de se réaliser. Après plusieurs batailles judiciaires restées infructueuses autour de la succession et du testament, les orphelins et veuves du Patriarche Bandjoun ont enfin obtenu une décision de justice en leur faveur. En effet, en date du 06 juin 2023 le Tribunal de première instance de Bonanjo a autorisé la convocation de l'assemblée générale de la société mère du groupe Fotso : la Sci Fov. Cette assemblée ne s'était pas tenue depuis plus de trois ans, apprend-on, parce que Dame Geremi Njitap s' y opposait. Et profitait de cela pour gérer la société en totale opacité, percevant et consommant les loyers sans rendre compte aux actionnaires que sont les ayants droits. Cette décision vient à point nommé car, les frais de scolarité des enfants du défunt patriarche n'étaient plus priss en charge par les sociétés familiales.
Malgré la désignation de l'administrateur séquestre, madame Fotso Laure epse Njitap « n'a jamais voulu exécuter les décisions de justice, préférant laisser ses jeunes frères dans la désolation » , confie un fils Fotso qui peine à cerner tous les conflits nés au lendemain de la disparition de son illustre papa. La bonne nouvelle, c’est que l’Ag convoquée permettra sans doute aux ayants droits de « révoquer la gérante en place (Madame Geremi Njitap Ndlr) » tel que mentionné au point 10 de l'extrait de plumitif dont le Messager a obtenu copie.
Une décision salutaire qui viendra mettre un terme au règne sans partage de la mise en cause dont les affidés ont tenté à plusieurs reprises, de faire du trafic d'influence aux magistrats commis pour rendre la décision finale.
Gestion des biens en totale opacité
Si certains de ces hommes de loi acquis hier à la cause de l’épouse de l’ancien Lion indomptables ont paralysé l'avancée de ces procédures au détriment des ayants droits qui croupissaient dans la misère, ceux qui sont à l’origine de ce nouveau verdict, entendent rappeler que le Cameroun est un Etat de droit et donc soucieux d’une justice transparente et en toute équité. Résultats des courses :
le droit a été dit en faveur des veuves et des déshérités. Ces derniers intimidés et abusés hier par dame Fotso Laure epse Njitap qui jusqu 'ici, « gérait en totale opacité les biens du défunt patriarche sans rendre compte aux ayants droits. Les abandonnant dans un état d'indigence et de paupérisation indescriptible» .
Dans la foulée, il se susurre que celle qu’on appelle affectueusement « Mimi » a usé de tous les stratagèmes pour que cette Ag ne se tienne jamais, allant même jusqu 'à appeler le successeur de la famille pour lui proférer des menaces non sans le narguer de ce qu’il ne pourra jamais avoir gain de cause au sein des juridictions de la région du Littoral. La décision du 6 juin dernier a failli tomber aux orties puisqu’à peine 2h après qu’elle soit rendue, Dame Fotso avait obtenu un certificat de dépôt d' une défense en exécution signé de la Cour d'appel du Littoral et empêchant que cette décision soit exécutable.
Patrimoine
Dans le même temps, il est revenu au Messager que la famille Njitap, suivant une convention avec d’autres partenaires, envisage lancer à tout moment, sur les sites des ex-cinémas le Wouri et Abbia, la construction des complexes immobiliers contenant des salles de cinéma, espaces de conférences et diverses autres facilités. Une entreprise freinée des quatre fers par d’autres ayants-droit de feu Victor Fotso qui estiment, à leur corps défendant, que ce qui est convenu d’appeler le patrimoine de Njitap, fait partie intégrante de nombreuses propriétés que le patriarche a laissées. Une posture qui s’appuie sur la dénonciation des transactions ayant abouti à la mutation du titre de propriété, faite dans un flou total, sans la signature de l'ensemble des 25 épouses légales de Fotso, toutes sous le régime de la communauté des biens. A suivre !