L'affaire Baltasar Ebang Engonga, dit "Bello", qui secoue actuellement la Guinée Équatoriale, révèle des enjeux politiques complexes et des ramifications importantes dans la sous-région, notamment au Cameroun.
Ce qui apparaissait initialement comme un simple scandale de mœurs cache en réalité une lutte intestine au sein du pouvoir équato-guinéen. La fuite massive de vidéos compromettantes serait, selon des sources proches du dossier, orchestrée par un clan politique cherchant à affaiblir les proches de Theodorino Obiang Nguema, vice-président du pays, dont "Bello" était un conseiller influent.
Face à l'ampleur du scandale, le gouvernement équato-guinéen a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative et judiciaire. Le procureur général, Anatolio Nzang Nguema, est désormais en charge d'un dossier sensible qui pourrait déboucher sur des poursuites pour atteinte à la santé publique, un délit sévèrement réprimé dans le pays.
L'affaire prend une dimension sous-régionale avec la révélation que sur les 400 vidéos découvertes, 267 auraient été tournées au Cameroun. Les services de sécurité des deux pays collaborent actuellement dans l'analyse de ces contenus qui impliqueraient notamment des personnalités du showbiz camerounais.
"Bello", habitué de la ville de Douala où il aurait effectué son dernier séjour en juillet dernier, aurait ainsi tissé un vaste réseau de relations dans le pays. Les vidéos en cours d'analyse révèleraient également des connexions au Gabon, suggérant l'existence d'un réseau touchant plusieurs pays d'Afrique centrale.
Cette affaire pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes, d'autant plus que d'autres personnalités de haut rang, tant en Guinée Équatoriale qu'au Cameroun et au Gabon, seraient également impliquées. Le traitement de ce dossier nécessitera une coordination étroite entre les autorités des pays concernés.
L'abandon apparent de "Bello" par son clan politique, face à l'indignation de l'opinion publique équato-guinéenne, illustre les bouleversements politiques que cette affaire pourrait engendrer dans la perspective de l'après Obiang Nguema.
Cette crise met en lumière les interconnexions complexes entre les élites politiques et économiques de la sous-région, ainsi que la vulnérabilité des réseaux d'influence face aux luttes de pouvoir internes.