Vie chère au Cameroun : voici pourquoi les prix des produits locaux grimpent

• La vie devient de plus en plus chère au Cameroun avec l'augmentation du coûtdes produits locaux

• L'Institut National de la Statistique (INS) essaye d'apporter des explications

• Ce que doit faire le gouvernement camerounais



L’inflation de ces produits locaux s’ élève à 2, 9% et contribue à hauteur de 2,15 points de pourcentage à l’inflation totale.

D’après l’Institut national de la statistique (Ins), les prix des produits alimentaires locaux augmentent sous l’effet de la conjoncture internationale toujours favorable à l’inflation. L’institut évoque également le resserrement des disponibilités des produits agricoles sur les marchés dû aux changements climatiques qui perturbent les cycles agricoles, et à l’insécurité persistante dans certaines régions du Cameroun qui continue d'éroder les capacités de production des ménages agricoles et limite les échanges commerciaux natio'aux et internationaux en raison des restrictions des déplacements des personnes et des biens. À côté, l’on souligne l’approvisionnement limité des grands centres de consommation à cause de la dégradation de certains axes du réseau routier ou ferroviaire, les pratiques spéculatives de certains commerçants, la transmission, certes partielle, des fortes hausses des coûts de production (notamment les matières premières et les intrants agricoles) sur les prix de vente aux consommateurs.

Et enfin, les difficultés d’approvisionnement et l’indisponibilité de certains produits. Quant aux produits importés, l’inflation, qui sévit dans un contexte difficile de relance post pandémie s’est accélérée avec les récents confinements mis en œuvre en Chine pour endiguer la pandémie de Covid-19 et la guerre opposant la Russie à l’Ukraine suivie de sanctions éco'omiques contre Moscou. Tous ces facteurs ont accentué davantage les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement mondiales et renchérir les coûts des matières premières, des intrants agricoles, des matériaux de construction et du fret maritime. En outre, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar accroît la facture des importations libellées en dollars.

Réponse du gouvernement

En réponse à cette conjoncture exceptionnelle, les pouvoirs publics se sont employés à mettre en œuvre les mesures de lutte contre la spéculation, d’approvisionnement régulier et suffisant des marchés, auxquelles s’ajoutent les mesures fiscales et douanières. Ces actions, conjuguées aux stratégies de conseil, d'anticipation et de promotion mises en place avec les opérateurs économiques, soutient l’Ins, ont permis de limiter la hausse généralisée des prix.

Pour l’Ins, le gouvernement devrait adopter davantage des mesures en fonction de la dynamique du marché mondial pour procéder à une régulation précise afin de continuer à assurer l'approvisionnement des marchés et freiner toute hausse déraisonnable des prix. Le développement des infrastructures, qu’il s’agisse des routes, de l’énergie ou de l’eau constitue un autre levier qui devrait améliorer et faciliter le transport des produits agricoles des bassins de production vers les marchés pour la commercialisation destinée à la consommation ou, à défaut, à une transformation agroindustrielle.