La chute du président gabonais Ali Bongo Ondimba à la suite d'un coup d'État brutal a alimenté des débats et des inquiétudes au Cameroun voisin. Alors que certains évoquent la possibilité d'un effet domino dans la région, le gouvernement camerounais et ses partisans insistent sur le fait que le Cameroun est différent et que de telles situations ne se produiront pas. C’est ce qui ressort d’un article de Jeune Afrique sur son site internet qui évoque l’effet domino du coup d’Etat au Gabon.
Chuo Walter, secrétaire à la communication du Popular Action Party (PAP), un parti au pouvoir, a été catégorique en déclarant : « Le Cameroun n'est pas le Gabon ». Il souligne la capacité de la garde présidentielle camerounaise, qu'il estime bien équipée, à protéger Yaoundé pendant des mois, affirmant qu'il n'y aura pas de coup d'État au Cameroun selon lui, relate Jeune Afrique.
Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale et membre influent du comité central du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir), a exprimé son admiration pour le peuple camerounais. Il estime que la majorité de la population est opposée à tout renversement du pouvoir par des moyens non démocratiques. Il appelle plutôt à consolider la démocratie et à travailler pour la prospérité du pays, précise le Magazine panafricain
Depuis le coup d'État au Gabon, le Cameroun surveille de près la situation à Libreville. Samuel Mvondo Ayolo, directeur de cabinet de Paul Biya et ancien ambassadeur au Gabon, joue un rôle clé dans cette surveillance. Un conseil de sécurité regroupant des hauts gradés de l'armée et des membres du régime a été convoqué le 1er septembre, mais les détails de ses discussions n'ont pas été divulgués. La veille du putsch gabonais, plusieurs nominations au sein de l'armée camerounaise avaient été officialisées, suscitant des interrogations en raison de la coïncidence des événements.
Depuis une tentative de coup d'État en 1984, Paul Biya surveille étroitement l'armée camerounaise et sa sécurité personnelle. La garde présidentielle est dirigée par le colonel Raymond Jean Charles Beko'o Abondo, considéré comme un fils adoptif par le président. Un deuxième niveau de sécurité entoure le chef de l'État, avec la Direction de la sécurité présidentielle, dirigée par Ivo Desancio Yenwo, un fidèle de longue date. Pour Paul Biya, la prudence est de mise, et il considère que deux précautions valent mieux qu'une.