Le 16 mai dernier, la représentante du Royaume uni au Conseil des droits de l’Homme a demandé au gouvernement camerounais quelles mesures ont été prises pour que ces enquêtes soient menées à bien.
La répression violente du sit-in des étudiants au campus de l’Université de Buea en novembre 2016 n’a pas quitté les mémoires. Elle a été évoquée le 16 mai, lors de la 30ème session d’examen de la situation des libertés individuelles au Cameroun par le Groupe de travail du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, à Genève.
La représentante du Royaume uni auxdites assises a ressuscité ce sujet lors des questions orales en demandant au gouvernement camerounais d’expliquer quelles mesures ont été prises pour mener à bien l’enquête ouverte afin de déterminer les responsabilités après les violences exercées par des forces de sécurité pour réprimer les manifestations des étudiants à Buea. Ces événements ont été noyés dans le flot des violences liées à la crise anglophone. Le 29 novembre 2016, des étudiants de l’université de Buea – ville anglophone située dans la région du Sud-Ouest – organisent un sit-in
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au sein de leur campus. Ils dénoncent l’imposition d’une somme de 10. 000 francs CFA qui leur est exigée en cas de retard de paiement des droits académiques. Dans le même temps, ils exigent de pouvoir rentrer en possession des 50 000 francs CFA accordés par le chef de l’Etat pour récompenser l’excellence académique. La manifestation estudiantine est survenue quelques semaines après celle des avocats d’expression anglophone, fortement réprimée à Bamenda. Certains y avaient vu une solidarité aux récriminations de ce corps de métier.
Les éléments des forces de sécurité déployés sur le terrain avaient utilisé du gaz lacrymogène et des jets d’eau pour disperser les manifestants. Ceux-ci avaient réagi en lançant des pierres. La riposte des policiers s’était durcie par la suite, en témoignent les nombreuses vidéos diffusées à cette époque sur les réseaux sociaux. On les y voyait enfonçant des portes des chambres dans les mini-cités hors du campus, à la recherche de certains étudiants. Sur d’autres images, on apercevait des jeunes obligés de se rouler dans la boue sous l’injonction des policiers… Le gouvernement a annoncé, en grandes pompes, l’ouverture d’une enquête sur ces violences. A ce jour, les conclusions n’ont toujours pas été publiées.
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Le représentant du Cameroun avait développé, devant le Groupe de travail des Nations unies, les efforts fournis pour garantir les droits de l’Homme sur le territoire national. Il a, entre autres, évoqué la lutte menée contre l’impunité des garants de la loi accusés d’enfreindre les libertés individuelles au Cameroun ; l’introduction d’un programme d’éducation aux droits de l’Homme dans les cycles d’enseignements secondaire et primaire, afin d’en garantir la promotion et la mise en œuvre du Plan d’action national de promotion et de protection des droits de l’Homme (PANPPDH) pour la période 2015-2019.