Lors de l'émission « Tout au Clair » de LTM, Elimbi Lobé, ancien militant du Social Democratic Front (SDF), n'a pas résisté à l'envie de déplumer Anicet Ekane, président national du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem). La critique intervient alors que Ekane a récemment investi Maurice Kamto pour la présidentielle d'octobre 2025.
Au cœur de la controverse, Elimbi Lobé a vivement remis en question la légitimité d'Anicet Ekane concernant le « Groupe de Douala ». Cette initiative, lancée pour fédérer l'opposition autour d'un candidat consensuel, avait vu Elimbi Lobé en être un membre fondateur avant d'en être évincé.
« C'est moi qui crée le groupe de Douala. Sur quoi Anicet peut-il se prévaloir pour exclure les gens. C'est une dérive comportementale excessive. Tu n'exclues les gens que quand tu es le chef. Anicet était le chef de cette affaire ? », a-t-il questionné avec véhémence sur la télévision privée.
Poursuivant sa diatribe, Elimbi Lobé a soutenu qu'Anicet Ekane « ne représente rien sur la scène politique » camerounaise. Il lui impute même l'origine de la « descente aux enfers » de l'Union des populations du Cameroun (UPC), parti historique du pays.
« En quarante ans de vie politique Anicet n'a jamais été élu. Anicet Ekane ne représente rien. Anicet en quarante ans de vie politique est l'un de ceux qui ont divisé l'UPC. Anicet peut faire un consensus ? Il devait d'abord commencer par rassembler l'UPC. Il ne peut rassembler personne. Il fait partie des acteurs du désordre. Je l'ai cherché parce qu'il est un symbole historique », a martelé Elimbi Lobé, remettant en cause la capacité d'Ekane à unir l'opposition.
Ces déclarations interviennent dans un contexte particulièrement tendu à quelques mois de la présidentielle d'octobre 2025. L'investiture récente de Maurice Kamto par Anicet Ekane avait déjà suscité des remous au sein de l'opposition camerounaise, révélant les divisions profondes qui minent les tentatives d'union face au pouvoir en place.
L'affrontement entre ces deux figures de l'opposition illustre les difficultés persistantes à créer un front uni en vue de l'échéance électorale. Alors que le « Groupe de Douala » était censé incarner cette dynamique unitaire, les querelles de leadership et les règlements de comptes personnels semblent prendre le pas sur les objectifs politiques communs.
Cette polémique soulève des questions cruciales sur la capacité de l'opposition camerounaise à présenter une alternative crédible. Les attaques personnelles et les disputes de leadership risquent de nuire à la mobilisation des électeurs et de fragiliser les chances de changement démocratique.
La suite de cette controverse sera scrutée de près par les observateurs politiques, particulièrement dans la perspective de la formation d'éventuelles alliances électorales pour octobre 2025.