En qualité de présidente de section, la Ministre de l’Habitat et du Développement urbain, sert une demande d'explications au Préfet du Département du Ndé. Elle reproche à l’autorité administrative de n’avoir pas pris des dispositions sécuritaires adéquates pendant la célébration de l’anniversaire de l’accession au pouvoir du président Paul Biya à la Magistrature suprême. A côté de cette correspondance au vitriol, elle vient d’adresser un message-porté au gouverneur de la région de l'Ouest pour lui demander de prendre des mesures usuelles et diligentes pour la réussite de ses déplacements qui revêtent un cachet strictement privé. Des sorties qui pour le commun des Camerounais ne devraient pas exister dans une République. Un véritable scandale !
Pour enfoncer le clou, Célestine Ketcha Courtès se saisira de cette correspondance pour accuser le préfet du Ndé, Ernest Ewango Budu d'avoir user des stratagèmes pour saboter les opérations de renouvellement des organes de base du Rdpc dans la Section Rdpc NdéNord.
"Il est de notoriété publique que la Section Ndé-Nord n'a pas eu droit à la sécurisation des opérations de renouvellement de ses Organes de base le 25 septembre 2021 ; ce qui a eu pour corollaire la vandalisation de la Maison du Parti et des voies de fait sur les chargés de mission du Comité central du Rdpc et certains de nos fidèles militants." Elle ne s'arrête même pas en si bon chemin, allant jusqu'à le menacer sans autre forme de procès. "Face à cette indolence, que d'aucun ont tôt fait d'assimiler à une mission de sabotage savamment orchestrée, avec pour objectif la mise à mort du parti Rdpc dans le Section Ndé-Nord, bastion imprenable du Renouveau ; ce qui serait une attitude inadmissible et incompréhensible pour un Administrateur de haut vol, pétri d'expérience comme vous..." Et pour couronner le tout, Célestine Ketcha Courtès ne manquera pas de demander à l'autorité administrative de bien vouloir lui donner à elle et à ses affidés, des clarifications et ce dans les meilleurs délais, sur cette attitude susceptible d'annihiler les 39 ans d'efforts des populations du Ndé, pour pérenniser le capital de confiance et les acquis politiques de leur Champion, S.E.M Paul Biya, Président de la République, Chef de l'Etat.
Autre dérive autocratique
Un scandale pouvant en cacher un autre, dans une autre correspondance aux allures de message-porté et adressé au gouverneur de la région de l'Ouest, elle demande à Awa Fonka Augustine, de prendre des mesures usuelles et diligentes pour la réussite de ses déplacements dans son territoire de commandement ; des déplacements qui revêtent somme toute un cachet strictement privé. En quoi le représentant du chef de l'Etat est concerné par la présence d'un ministre aux obsèques d'une personne ou à la célébration des noces d’un proche de cette dernière ? A croire que toutefois que Célestine Ketcha Courtès met les pieds dans la région de l'Ouest, qui est par ailleurs son terroir et son champ d'expérimentation du pouvoir divin et autocratique, le gouverneur et tous ses collaborateurs se mettent immédiatement à son service. Adviendrait-il si toutes les autorités gouvernementales s'accorderaient un pareil luxe ? Et que dire de la deuxième personnalité de la République ? Qui pourra recadrer le ministre de l'Habitat et du développement urbain ? Le Premier ministre, chef du gouvernement ? Certainement oui tout logiquement dirait-on. Dans la mesure où c'est à lui que revient dans les usages la lourde charge de proposer l'équipe qui devrait l'accompagner dans la mise en branle de la politique du chef de l'Etat, le seul comptable devant le peuple. Mais connaissant les rapports entre Dr Joseph Dion Nguté et Célestine Ketcha Courtès, on en douterait. On se souvient que dans le cadre de l'affaire qui l'opposait à l’administrateur délégué de l’entreprise italienne Impreza Pizzarotti, elle avait sans commune mesure sapé l'autorité de son "Patron".
A l’origine
En effet, dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Cameroun et l’Italie, Sergio Mattarella, le president italien a effectué une visite d’Etat au mois de mars 2016, notamment entre le 17 et le 19. Au cours de cette visite, il a rencontré de nombreuses personnalités au sein du sérail, au rang desquelles le chef de l’Etat Paul Biya. Au terme de cette visite le Cameroun a signé plusieurs accords bilatéraux dans l’optique de renforcer les liens Cameroun-Italie. Parmi ces accords figurait entre autres le contrat commercial Minhdu-MindcafPizzarotti assorti d’un marché de gré à gré signé du ministre des marches publics, autorité contractante et une importante convention Cameroun-Italie signée, côté Cameroun, par le Ministre de l’Economie, du plan et de l’aménagement du territoire (Minepat), qui portait sur la construction de 10.000 (dix mille) logements sociaux dans la banlieue de Yaoundé. Cet important projet est inscrit dans ce qu’il convient d’appeler Etudes - Réalisation clefs en main et comporte trois phases, à savoir : la construction de la base industrielle, la construction de 1 000 logements témoins, la construction de 9.000 autres logements sur les différents sites mis à disposition par le Ministre des domaines et des affaires foncières comme lors des deux premières phases. Pour mettre toutes ces opérations en musique, l’expertise de l’entreprise italienne impreza Pizzarotti a été sollicitée, en mode Etudes - Réalisation sur financement extérieur à hauteur de 85% par la partie Italienne et 15% par la partie camerounaise. Ce fonds de contrepartie était censé être supporté par le Minepat.
Pour le démarrage de ce projet, l’ordre de service est signé le 22 mars 2017 par le Ministre de l’Habitat et Développement urbain, comme maître d’ouvrage. Dans la pratique tout semblait rouler comme sur un ruban de velours, dans l’exécution de la phase études conformément au contrat. Mais le changement à la tête du Minhdu à la faveur du décret du chef de l’État le 4 janvier 2019 portant réaménagement du gouvernement est venu tout basculer.
Dès sa prise de service, le nouveau ministre, Célestine Ketcha Courtès engage une cabale et une lutte sans merci contre les fondamentaux qui justifient la création et l’existence même de cette Administration et par là, elle s’en prend au sacro-saint Esprit de continuité dans la construction de la richesse publique. Dans cette folle logique, elle met certains personnels clés à la retraite, résilie certains marchés et suspend les activités de plusieurs contrats sans justificatif aucun. Le contrat de partenariat qui lie le Cameroun et l’Italie n’a pas échappé à cette bourrasque et la société Pizzarotti s’est vue servir, dès le 10 mai 2019, par le MINHDU, une suspension des activités. Suspension qui a été renouvelée pour la 8ème fois par le Minhdu le 14 octobre2020, sous le prétexte qu’elle avait émis “des réserves qui ne sont pas encore levés en date.” Elle ajoutera d’ailleurs à l’attention de l’administrateur délégué de l’entreprise Impreza Pizzarotti que “la recherche de sites et de mise à disposition selon les clauses et les procédures contractuelles se poursuivent dans le but de permettre le commencement des travaux.” Une pirouette qui va finir par irriter le premier ministre chef du gouvernement camerounais, celui-là même qui est chargé de veiller à l’implémentation de la politique du président Biya sur le terrain au bénéfice des populations.
Très surpris par ces agissements incompréhensibles du Minhdu disionsnous, il ordonnera le Ministre Secrétaire Général de ses services, le 21 octobre 2020, soit 7 jours après la 8ème suspension de Mme le ministre Célestine Ketcha Courtès, d’engager sans délai toutes les diligences nécessaires à la finalisation du projet de construction de 10 000 logements sociaux confié à l’entreprise Pizzarotti, notamment par : La délivrance d’un ordre de service de reprise des travaux du projet sur les sites de Ekoko II pour ce qui concerne les premiers logements, Nkolmeyos pour la base industrielle et Ekanga pout la carrière. Mais également la transmission à ses services de l’ensemble des documents techniques relatifs au projet. Ampliation de cette lettre étant faite à l’entreprise Impreza Pizzarotti, et fatigué d’attendre une suite aux hautes instructions du Premier ministre chef du gouvernement, elle saisira le Minhdu en date du 30 octobre 2020 par voie de correspondance pour s’enquérir des dispositions prises pour l’accomplissement de son cahier de charge tel que consigné dans les accords. Résultat des courses.
La lettre du 21 octobre 2020 du chef du gouvernement et ses hautes instructions sont restées sans suite au Minhdu. Aucune réaction ni action dans un contexte où la cohésion doit prévaloir au sommet de notre hiérarchie gouvernementale. Ulcéré, et dans le souci de l’accomplissement de cet important projet si cher au chef de l’Etat, le Premier ministre chef du gouvernement a, par arrêté numéro 098/PM du 02 Novembre 2020, créé et organisé un Comité interministériel en charge du suivi-évaluation de la mise en œuvre du projet de construction de 10 000 logements sociaux à Yaoundé et ses environs. Ledit comité est placé sous son autorité et présidé par le ministre Secrétaire général de ses services. Des faits et bien d’autres qui laissent songeur. A se demander où tire-t-elle sa force ? En tout cas, nous ne perdons rien à attendre