Vision 4: Ernest Obama, le crépuscule d'un mauvais génie [Relecture]

Ernest Obama, Journaliste, Vision 4 Le DG de Vision 4 est vivement critiqué pour certaines prises de position

Mon, 18 Dec 2017 Source: Ndjama Benjamin

La dernière fois où un journaliste avait publié dans une civilisation négro-africaine une liste d’individus que la police devait arrêter, c’était pendant le génocide Rwandais.

Depuis lors le Rwanda a fait son deuil, les fils du pays se sont réconciliés, le développement économique s’en est suivi. Nous étions persuadés que ce qui s’était passé dans la région des grands lacs ne devait plus jamais se reproduire sur le continent.

Oui nous y croyons un peu par naïveté, nous autres les afro-optimistes. Nous constatons amèrement que nous avions été à côté de la plaque. Il existe toujours à Yaoundé dans le landerneau des pseudo-intellectuels des individus qui pensent que la tragédie nègre n’est pas si grave, elle peut toujours se répéter, comme si l’homme africain avait été condamné depuis le déclin <> à renouer sans cesse avec le triste récit.

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Pour conclure l’émission le journaliste de vision 4 Ernest Obama a ouvertement invité le délégué général à la sureté nationale Martin Belinga Nguélé à tout mettre en œuvre à défaut de pouvoir neutraliser certains de nos compatriotes appartenant à la diaspora, à interpeler tout simplement leurs amis vivant au pays, ceux qui relayent leurs textes sur internet.

Le journaliste de Vision 4 reproche à ces certains de ces collègues vivant hors du pays, de dénigrer les élites, de salir l’image du Cameroun. Il parle de 4 individus. Un nom connu, Ndzana Seme, a été clairement cité comme du temps de la Shoah. Sans être clairement cité Boris Bertolt s’est senti lui aussi concerné.

L’affaire défraie la chronique sur la toile, le monde entier est scandalisé. Un commentateur parle d’une vision béti très dangereuse de la télé, un autre est étonné de constater qu’un journaliste garant du 4ème pouvoir puisse tenir ce type discours…

Le journaliste de vision 4 sorti de l’Esstic semble ignorer l’histoire de notre pays. Nous appartenons à un pays où des individus ont été jetés dans des ravins, d’autres ont été asphyxiés dans des Wagons, d’autres encore ont été condamnés à mort par contumace (Abel Eyinga).

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Ils étaient Upécistes. Que leur reprochait-on ? On leur reprochait ce que Ernest Obama reproche aujourd’hui à Boris Bertolt et à Ndzana Seme. On leur reprochait de dénigrer le pays. Ignorer tout cela relève soit d’un manque de culture. C’est la faute à l’école. Soit d’un manque de sensibilité. C’est la faute à l’éducation familiale.

Arrogant et pédant l’homme semble imbu de sa notoriété télévisuelle. Une notoriété sans talent.

Ce que fait Ernest Obama est pathétique. Les journalistes occupent partout dans le monde l’avant-garde dans la lutte pour la démocratie. L’idée qu’un journaliste puisse demander à la police d’interpeler ses confrères au motif qu’ils dénigrent le pays et critiquent les dirigeants est tout simplement surréaliste. Est-il interdit de critiquer les dirigeants ?

Et c’est quoi dénigrer le Cameroun ? Faut-il assimiler la critique d’un régime au dénigrement du pays ? On peut s’interroger sur la conception que le journaliste Ernest Obama a de la démocratie et de la liberté d’expression.

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Sa proximité avec les régimes autocratiques de la sous-région serait éclairante pour toute personne qui souhaiterait aller loin dans l’étude du personnage et de son niveau de corruption morale. Le président de la RCA l’avait décoré. Un journaliste qui reçoit les décorations d’un chef d’Etat perd la crédibilité. La mission d’un journaliste est de contrôler les comportements des gouvernants pour le bien du peuple. Quelle neutralité l’homme de la rue à Bangui peut attendre d’un tel journaliste ?

Ernest Obama se permet d’insulter Ndzana Seme. Il lui doit de la révérence ne serait-ce qu’on nom de la séniorité. Quand Ndzana Seme entrait au comité de rédaction de l’effort Camerounais, Ernest Obama sortait tout juste de la maternelle.

Il existe peut-être autre chose dernière l’affaire Ernest Obama. Certains journalistes installés au pays trouvent une jubilation particulière à dénigrer leurs compatriotes vivant à l’étranger. Nous sommes l’objet d’injures au quotidien. On en vient même parfois à remettre en question notre appartenance à la communauté nationale.

Ernest Obama participe beaucoup de cette machine à calomnier, mais il n’est pas le seul. Il y a aussi l’analyste et l’anglophobe Denis Kwebo. Ils ont intérêt à comprendre que personne n’a le monopole du patriotisme. Nous aimons tous le Cameroun, mais différemment.

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Auteur: Ndjama Benjamin