Visite de Paul Biya en Chine: le forum d’affaires annulé

Succession Biya RDPC Incompétence Paul Biya en visite en Chine

Tue, 20 Mar 2018 Source: camerounliberty.com

De nombreux chefs d’entreprises qui devaient accompagner le président de la République lors de son séjour en terre chinoise sont restés au bercail.

Le forum d’affaires Cameroun-Chine, prévu en marge de la visite d’Etat du président de la République en Chine du 22 au 24 mars prochain, n’aura plus lieu. Les 115 chefs d’entreprises qui devaient effectuer le déplacement de Beijing, en ont été informés à quelques heures seulement de la tenue des rencontres programmées ce jour. Ce qui suscite une indignation de la part de quelques organisations patronales dont les membres y étaient attendus.

Il s’agit de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (Ccima), du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam), des Entreprises du Cameroun (Ecam), du Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) et de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef).

Seuls Célestin Tawamba, le président du Gicam et Christophe Eken, le président de la Ccima, ont pu s’envoler pour cette expédition chinoise. Ceci parce qu’ils font partie de la suite officielle du chef de l’Etat. Pour le reste, la plupart des responsables approchés hier lundi 19 mars, déplorent le déficit de professionnalisme ayant entouré la gestion d’un dossier piloté par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Une attitude qui s’assimile à un manque de considération des organisateurs vis-à-vis des mouvements patronaux qui ont dû se déployer dans des délais assez réduits, pour répondre à cet appel.

« J’ai l’honneur de vous inviter à bien vouloir mobiliser et me faire tenir au plus tard le vendredi 09 mars la liste de vos membres susceptibles de prendre part à cet important rendez-vous d’affaires qui se déroulera dans la province du Fujian et qui sera l’occasion pour la partie camerounaise de nouer des partenariats d’affaires et des joint-ventures », écrit le Minepat, Alamine Ousmane Mey.

Son invitation date du 08 mars 2018. Jusqu’en fin de semaine dernière, il était demandé aux participants retenus de se conformer aux « dispositions réglementaires d’obtention de visa à l’ambassade de Chine», en remplissant « le formulaire intitulé COVA en ligne, l’imprimer et le signer, avant de le déposer au service consulaire de l’ambassade ».

Les indications données depuis le Minepat ont également mis la pression sur les délégués qui devaient quitter le Cameroun au plus tard samedi dernier. « Nous avons mobilisé une vingtaine d’entreprises pour une trentaine de participants. Les chefs d’entreprises ont donc arrêté de travailler jeudi dernier. Ils sont aujourd’hui dans tous leurs états, parce qu’ils ont trop donné en termes de temps, d’argent et d’agenda, pour rien. Cela montre que ce forum a été géré avec trop de légèreté », s’indigne le secrétaire exécutif du Gicam, Alain Blaise Batongue.

En plus de ce désagrément, aucune raison n’a été avancée pour justifier une annulation qui fait encore grincer des dents dans certains milieux d’affaires. « J’exprime notre profond regret à l’ensemble des organisations patronales et chambres consulaires qui ont joué un rôle important dans le cadre de la mobilisation de leurs membres, mais surtout ces membres eux-mêmes qui n’ont pas hésité un instant à marquer leur intérêt à participer au dit forum », signifie un responsable du Minepat dans une correspondance datée du 17 mars 2018.

Avant de renchérir que « …nous ignorons les raisons de cette annulation, et pensons que, si nécessaire, nous vous communiquerons ultérieurement les motifs qui ont entraîné l’annulation immédiate du forum de Beijing ayant pourtant reçu préalablement le haut quitus de la présidence de la République ». Reste que, selon nos informations, le président de la République aurait, à l’ultime minute, invalidé une initiative jugée « improvisée » par le Minepat.

Source: camerounliberty.com