Voici ce que voulaient ceux qui ont profané la tombe de Mgr Bala

Certains ont parlé de « vandalisation », d’autres de « dégradation ». Mais l’une et l’autre ne sont pas vraiment d’expression appropriée à ce qui est arrivé à la cathédrale de Bafia.

Sans acte de violence matérielle, de destruction ou d’intention visible d’abîmer matériellement l’édifice cathédrale ou l’une de ses composantes intérieures, ces deux notions, non exclusives de la profanation, perdent leur sens.

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Par contre on peut dire qu’il s’est agit d’une double profanation. D’abord celle de la tombe de Mgr Jean Marie Benoît Bala, en tant qu’elle a été souillée pour ce que le droit appelle « atteinte au respect du aux morts ».

Ensuite, il y a effectivement eu profanation d’un lieu de culte reconnu, le plus haut lieu de culte catholique du diocèse de Bafia.

Selon le canon 1211, du Code de Droit Canonique, pour être taxée de profanation, l’action commise dans un lieu de culte doit être « gravement injurieuse ». S’introduire nuitamment dans la cathédrale à des fins non liturgiques, puis y déverser du sang en visant les lieux essentiels que sont le choeur et l’allée principale est à coup sûr injurieux.

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Il faut ensuite que cela se fasse « au scandale des fidèles ». Ce que l’événement est sans aucun doute.

Il faut enfin que l’ordinaire des lieux juge que ces faits « sont si graves et contraires à la sainteté du lieu qu’il ne soit pas permis d’y célébrer le culte tant que l’injure n’a pas été réparée ».

La suite …

l’Administrateur Apostolique ayant rang et prérogatives d’ordinaire des lieux, même s’il ne l’est pas à proprement dire, la décision de Mgr Abraham Kome est donc attendue. Mais nulle doute qu’elle ira dans le sens dune suspension temporaire de toute célébration en la cathédrale de Bafia.

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Une cérémonie pénitentielle devra précéder tout retour au culte dans l’enceinte. La messe de réparation, puisqu’il s’agit d’elle, devrait être précédée par un temps de purification avec prières et pénitence.

Le précédent Notre Dame des Victoires de Yaoundé

Les faits de souillure de la cathédrale saint Sébastien de Bafia sont d’une rare gravité. Ils s’apparentant, de sources avisées, à des pratiques mystico-diaboliques, autour des composantes les plus sacrés de ce haut-lieu cultuel.

D’autant plus graves, que la tombe d’un évêque, défunt tenant du siège épiscopal, est au cœur du sacrilège. Tout cela aurait d’ailleurs un lien évident avec son assassinat.

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Toutefois, et le fait est très inquiétant, la profanation des églises et notamment d’une cathédrale n’est pas nouvelle au Cameroun.

Le 07 novembre 2012, un groupe d’enfants de la rue, deux cents disait-on, s’étaient introduit en la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé et avaient déposé le cadavre de l’un des leurs devant l’autel.

Ils protestaient contre le refus des sapeurs pompiers de venir récupérer la dépouille. Il avait fallu dix jours de purification pour l’édifice rouvre ses portes.

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