C’est une révélation qui fait froid dans le dos. Jeune Afrique a battu campagne contre Issa Hayatou. L’hebdomadaire selon son directeur de publication a « activement milité » pour le départ du prince de Garoua à la tête de la Confédération africaine de football (CAF). Voici comment.
Issa Hayatou. Il a fallu sa défaite pour que les langues de ses détracteurs se délient. Ils sont nombreux et parmi eux figure Jeune Afrique. Le magazine panafricain vient lui-même d’en faire la déclaration dans une sortie non moins hasardeuse de son directeur de publication, Marwane Ben Yahmed.
Le fils du fondateur de Jeune Afrique, preuve à l’appui, assume son aversion contre Hayatou qui fut tour à tour, ancien athlète et basketteur, Secrétaire général de la Fédération camerounaise de football, directeur des Sports du ministère de la Jeunesse et des Sports et ancien candidat à la présidence de la FIFA.
Non seulement Marwane Ben Yahmed critique et traite Hayatou de « fringant dirigeant » et « satrape avachi » mais aussi il déclare qu’il incarnait à leurs yeux « tout ce que les Africains ne supportent plus », à savoir « les promesses non tenues, le pouvoir à durée indéterminée, les soupçons de corruption et de népotisme ».
Le directeur de publication de Jeune Afrique refuse obstinément de reconnaître que durant presque trente ans l’ex-président de la CAF a énormément fait pour le football africain sur le plan international. Il déplore le bilan d’Hayatou qu’il qualifie à quelques mots près de décevant.
« Comme beaucoup à l’époque, nous avions cru à ses promesses. Mais nous n’avons pu que constater, au fil du temps, que le fringant dirigeant de la fin des années 1980 s’était rapidement mué en satrape avachi, s’accrochant coûte que coûte au pouvoir, évinçant ses concurrents potentiels un à un, s’entourant d’une cour d’affidés qui garnissaient les multiples commissions et sous-commissions de la CAF, cooptant ses fidèles, qu’il inondait de privilèges en échange de leur soutien », fait-il savoir dans un court éditorial publié hier mercredi, 22 mars 2017.
Dans cet éditorial, Marwane Ben Yahmed, pour corroborer sa haine contre l’ex-empereur du football africain, ajoute un lien hypertexte qui renvoie aux multiples articles et éditoriaux qui ont été consacrés à Hayatou avec pour dessein de porter ombrage à sa candidature et l’évincer de la présidence de la CAF.
Une démarche qui n’a pour d’autre fin que de faire les yeux doux au nouveau président de la Confédération africaine de football. Jeune Afrique, avec cette vitrine idéologique de son journal, va s'attirer sans doute, les faveurs d’Ahmad Ahmad. Marwane Ben Yahmed termine son éditorial en souhaitant à ce dernier de « rattraper le temps perdu et redorer le blason du sport roi sur le continent ».