Le patron du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), président de la République, Paul Biya, se trouve en Suisse. Ce pays, lui et son camp l’aiment beaucoup. De façon régulière, ils s’y rendent grâce à l’argent du contribuable.
En pleine campagne présidentielle, l’élection elle-même étant prévue le 12 octobre prochain, Paul Biya, quelques membres de sa famille et des membres de sa délégation se trouvent encore en Suisse.
Une chose entraînant l’autre, des citoyens vivant dans ce pays étranger ont appris la venue de celui qui les représente politiquement. Ils ont ainsi tenu à lui faire comprendre deux ou trois choses.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le natif de Mvomeka’a n’est plus dans le cœur des Camerounais qu’il préside. Dans son propre pays, il est conspué, vomis et abandonné au détriment des candidats de l’opposition comme Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maigari qu’une partie de l’électorat entend voter. Et ailleurs, les Camerounais lui font voir la même hostilité.
Sur les réseaux sociaux, la vidéo de la chassede Paul Biya et de son convoi circule en abondance, relayée par les internautes qui semblent avoir apprécié l’initiative des éléments de la diaspora qui ont eux aussi ras-le-bol. Les personnes furieuses ont tenu à rentrer dans l’hôtel pour faire sortir elle-même le président qui était pourtant venu profiter du calme et de l’accueil particulier qui régnaient souvent sur les lieux.
Selon nos informations, cette intervention impromptue a fait paniquer la délégation de Paul Biya. Elle a été contrainte d’imaginer le pire dans un pays européen où les droits de l’homme sont beaucoup plus respectés et où la répression n’aurait pas pu être cinglante (comme on en voit d’habitude au Cameroun) pour dissuader les éléments venus faire du bruit. Cela précipiterait le retour au bercail de l’homme choisi par le RDPC pour le remplacer, surtout que les autres candidats convainquent les électeurs de porter le choix sur eux, tandis que Paul Biya, lui, est ailleurs.