Voici le Belge emprisonné depuis huit ans à Kondengui sans jugement

Prison Centrale De Kondengui Grogne Sans jugement

Fri, 12 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Le problème de l'emprisonnement prolongé sans jugement est une réalité alarmante dans les pays africains en général et au Cameroun en particulier. Elle touche notamment les journalistes, les militants politiques et d'autres citoyens jugés hostiles au pouvoir de Paul Biya, président de la République depuis 1982.

Plusieurs rapports d'organisations internationales indiquent que des centaines de personnes sont détenues arbitrairement après avoir été condamnées par des tribunaux militaires dans le contexte des violences armées dans les régions anglophones. D'autres l'ont été dans le cadre de manifestations pour demander une amélioration des conditions de vie et une alternance à la tête du pays. Même l'opposant Maurice Kamto, sa collaboratrice d'antan Michèle Ndoki ont fait la prison et la liste est très longue.

Les causes de ces détentions prolongées sans jugement sont multiples. Dans de nombreux cas, les accusations ne sont pas soutenues par des preuves substantielles. Le système judiciaire est opaque. Le recours à des tribunaux militaires pour juger des civils contribue à l'opacité et à l'arbitraire du système. La répression de la liberté d'expression peut être évoquée. Les autorités semblent déterminées à restreindre la liberté d'expression et à intimider les critiques.

Par exemple, le citoyen belge d'origine camerounaise emprisonné depuis 8 ans à Kondengui sans jugement. Dasi Alfred, comme de c'est de lui qu'il s'agit, avait été arrêté à Mbengwi, dans le département de Momo en zone anglophone le 2 août 2017.

Il a été accusé d'être un séparatiste. C'est ainsi qu'il a été inculpé par le tribunal militaire de terrorisme, de sécessionnisme et d'autres infractions. En réalité, apprend-on de Boris Bertolt, il venait d'arriver de la Belgique il y a trois jours. Il n'a aucun lien avec les séparatistes anglophones.

« Il a été interpellé dans une résidence privée vers 19h20 avec des amis avec qui il voulait prendre un verre. Il s'agissait d'une opération conjointe de la police et de la gendarmerie ».

Ainsi, depuis huit ans qu'il va au tribunal militaire, il n'a droit qu'à un renvoi après renvoi. Sans jugement. « Huit années qu'il n'a pas vu sa femme et ses enfants », se plaint la source évoquée.

Pour résoudre ce problème, il est essentiel de renforcer l'indépendance du système judiciaire, de garantir la transparence des procès et de protéger les droits. Les organisations internationales de défense des droits humains continuent de plaider pour la libération des détenus arbitraires et pour des réformes judiciaires au Cameroun. Mais sont-elles toujours écoutées ?

Source: www.camerounweb.com