• Les militaires ont déjoué le coup d’Etat de 1984
• Paul Biya s’est adressé à la nation le lendemain
• Voici le véritable chef des opérations
Au lendemain du coup d’Etat manqué du 06 avril 1984, le président de la République s’est adressé à la Nation. Paul Biya a rassuré les Camerounais qu’il a invité à reprendre leur activité dans la sérénité. Le chef de l’Etat est revenu sur les scènes chaotiques de la veille et a saisi l’occasion pour féliciter les militer qui se sont sacrifiés pour préserver les institutions de la République.
« Des éléments de la garde Républicaine ont entrepris la réalisation d'un coup d'Etat concrétisé par la coupure des liaisons téléphoniques, l'occupation des points stratégiques et sensibles de Yaoundé, Palais de l'Unité, Immeuble de la radio, l'aeroport... avec pour finalité la mainmise par la violence sur le pouvoir politique. Les unités régulières de notre armée nationale ont demeuré fidèles aux institutions », a -t-il déclaré avant de préciser que les militaires ont exécuté avec méthode et détermination les instructions de leur supérieurs hiérarchiques.
Benoît Asso'o Emane
Commandant du Quartier général, le feu général Benoît Asso'o Emane (colonel à l'époque) était celui qui a décidé de prendre le commandement des opérations le 06 avril 1984 pour faire échec à la tentative de coup d'Etat. Il rappelle dans une interview accordée aux Cahiers de Mutations comment les généraux avaient refusé de prendre leur responsabilité. Bien qu'encerclé par les mutins, Benoît Asso's avait appelé l'ambassade du Cameroun en France pour demander à Paris de ne pas intervenir dans les opérations en cours.
« ... Après Bafoussam, j'appelle un commissaire en service à l'ambassade du Cameroun en France et je lui dis ceci : "Cette affaire ne nous a pas encore dépassé, il ne faut pas que nos amis français interviennent. Nous-même on va résoudre le problème à notre niveau". Et c'est là que je prends le commandement », confie-t-il.
Les révélations du général Benoît Asso’s contrastent avec les récits du Général Pierre Semengue qui prétend pourtant avoir joué un rôle déterminant dans la mise en déroute des assaillants. « Ce que je dis, c'est qu'il faut que la vérité se sache : jusqu'à la libération du chef de l'Etat, aucun général n'a pris le commandement des opérations. Le seul commandant des opérations, c'était moi », martèlait Benoit Asso’s.