C’est la loi N° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 2 juin 1972 qui crée le Conseil constitutionnel. La loi fondamentale en son article 46, définit cette institution nouvelle comme l’instance compétente en matière constitutionnelle. Organe régulateur du fonctionnement des institutions, il statue sur la constitutionnalité des lois. Il statue souverainement dans son domaine de compétence qui porte entre autres sur la constitutionnalité des lois, des traités et accords internationaux- les règlements intérieurs de l’Assemblée nationale et du Sénat-les conflits d’attributions entre les institutions de l’Etat, entre l’Etat et les régions, entre les régions. Selon certaines sources, ce poste éminemment stratégique pourrait échoir à un ressortissant de la région de l’Est. Une enquête de moralité aurait été prescrite par le Chef de l’Etat pour dégoter l’homme idéal. En dépit de ses 109.011 Km2, et recelant le plus important gisement mondial de diamant, elle est faiblement représentée sur le registre des prises des décisions qui engagent la République.
Depuis Marcel Marigoh Mbouah, premier président de l’Assemblée Nationale Fédérale (1962-1972), Félix Sabal Lecco, ancien président du Conseil Economique et Social où il reste 10 ans, ancien président du Conseil National de la Communication, tous de regrettée mémoire, cette région n’a plus eu de poste de souveraineté. Selon les statistiques, l’équilibre régional n’est pas respecté. Le Sud a la présidence de la République (Paul Biya) le Nord à la présidence de l’Assemblée nationale (Maurice Cavaye Yeguié Djibril), l’Ouest le Sénat (Marcel Niat Njifenji), l’Extrême- Nord le Conseil Economique et Social (Luc Ayang), le grand ensemble Sawa, la Cour Suprême (Daniel Mekobe Sone). Même si dans la région de l’Est, les élites sont empêtrées dans de vaines et inutiles batailles de leadership qui ont par exemple privé le Iom et Djerem, l’un des quatre départements qu’elle compte après le Haut-Nyong, la Kadeï et la boumba et Ngoko, d’un portefeuille ministériel, l’attribution de ce poste à un fils du terroir sera salutaire et pourra gommer quelques injustices. On pense par exemple à Emmanuel Bondé, professeur des lycées, ancien ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, ancien ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative. Membre titulaire élu du Comité central du RDPC, membre du bureau politique, il est originaire de la Kadéï. Seulement, à en croire une source familiale, l’homme serait en butte à des récurrents ennuis de santé.
Plus sérieusement, René Zé Nguélé pourrait être l’homme qu’il faut à cette place. le chef supérieur des Omvang dans le Haut- Nyong, président des 73 chefs traditionnels de la région de l’est, plusieurs fois ministre de la République sous Ahmadou Ahidjo et Paul Biya, ancien député à l’Assemblée Nationale, actuel président du Conseil d’Administration de l’Institut de recherche Agricole pour le Développement (IRAD), jouit d’une très grande expérience de la vie publique. Le Sénateur nommé de la région de l’Est est un homme de convictions. Lors du 3è Congrès ordinaire du RDPC tenu à Yaoundé le 15 septembre 2011, René Zé Nguélé s’était présenté comme le candidat d’une nouvelle dynamique contre Paul Biya pour assumer les charges de président national du parti au pouvoir, miné par l’inertie. René Ze Nguélé dénonçait dans la foulée la corruption endémique au sein de l’administration. Cette bravoure lui avait valu de l’aversion de ses pairs dépositaires de la tradition à l’est qui n’avaient pas souhaité le voir être reçu par le chef de l’Etat lors de la pose de la première pierre du 3 au 5 août 2012, du barrage hydroélectrique de lom Pangar.
La Cour suprême exerce actuellement les attributions du Conseil constitutionnel qui siège en ses lieu et place jusqu’à la mise en place de celui-ci (article 67). Le Conseil constitutionnel veille à la régularité de l’élection présidentielle, des élections parlementaires ainsi que des consultations référendaires, proclame les résultats de ces consultations (article 48). Le Conseil constitutionnel est composé de 11 membres désignés pour un mandat de 9 ans renouvelable. Ces membres nommés par le président de la République sont désignés comme suit (article 51) : 3 dont le président du conseil par le président de la République- 3 par le président de l’Assemblée nationale après avis du bureau- 3 par le président du Sénat après avis du bureau- 2 par le Conseil supérieur de la Magistrature.