Voici les causes du malheur des Camerounais depuis 1982

Biya Au Stade Hamadou Ahidjo1 Biya et des collaborateurs il y a plusieurs années

Thu, 23 Jan 2025 Source: www.camerounweb.com

Tous ceux qui vivent au Cameroun ou ont visité le pays ces dernières années savent que le temps s'est arrêté pour les Camerounais. Ils manquent de tout et la plupart vivent très en deçà du seuil de la pauvreté.

Les hôpitaux sont très mal équipés, l'insécurité règne dans tous les coins du pays, même les quartiers censés être les plus sécurisés. Le chômage et le sous-emplois sont à leur paroxysme… bref plus rien ne va au Cameroun et la faute est clairement au régime Biya qui a pourtant hérité d'un pays prospère lorsque Ahidjo quittait le pouvoir.

Parmi ceux qui ont vécu dans ce pays depuis plusieurs décennies, l'entrepreneur Benjamin Zebaze a décidé de dévoiler ce que plusieurs de ses congénères savent mais se refusent de dire publiquement. Dans une tribune donc, il dévoile les causes des problèmes du Cameroun depuis 1982.

"Chers Abonnés à ma page,

Vous êtes nombreux à me demander de rédiger mes mémoires: le problème est que j'écris depuis des années et les pages s'empilent au point où je me demande qui va acheter un ouvrage aussi volumineux qui risque de coûter 20 000 Fcfa à l'achat.

C'est pourquoi quand je peux, je résume des extraits sur Facebook pour que gratuitement, ceux que ça intéresse, puissent lire.

LA MAISON DU PARTI DE DSCHANG

Je reviens, une fois de plus, sur l'histoire de cet édifice pour qu'à la fin de mon texte, nous puissions en tirer des leçons en cette année électorale décisive pour l'avenir de notre nation.

J'ai expliqué ici qu'à l'époque, mon père Simeon Zebaze était le député UNC "urbain" et le président de la section UNC: pour cela, il avait la charge de la construction de la maison du parti de la ville avec les 800 000 Fcfa que l'UNC avait accordé à cette section.

LE DESTIN PARTICULIER DE JEAN TEINKALA

J'ai aussi expliqué que Mme Keutcha, épouse du puissant ministre Jean Ketcha, était originaire du département de la Menoua et surtout, membre du bureau politique de l'UNC; ce qui n'a rien à voir avec ce que l'on observe actuellement au RDPC.

Lors d'une altercation avec ma mère pendant la construction de cet édifice, Mme Keutcha l'a giflé: une bakoko/bassa ne pouvait laisser passer un tel affront. Ma mère, avec le soutien de l'épouse de mon oncle Maman Georgette, a répondu violemment. La femme politique a alors promis l'enfer à mes parents.

Beaucoup des abonnés à ma page ont déjà lu cette histoire. Regardez maintenant attentivement les photos jointes.

Sur l'une d'elles, le monsieur qui tient le micro devant mon père lors du discours du lancement des travaux de cette maison du parti, s'appelait Jean Teinkela: c'était l'homme à tout faire de mon père.

Suite à l'épisode des "gifles", Mme Keutcha va comploter avec lui afin de trahir mon père au point où ce dernier, surpris par les faits, va démissionner de toutes ses fonctions politiques et administratives alors qu'il n'est âgé que de la quarantaine.

Jean Teinkala devient alors Député, Président de la section UNC à la place de mon père : président de la Caplame (1er employeur du département), président de l'UCCAO (1er employeur de la Région de l'Ouest).

A un moment donné, il devient l'homme politique le plus puissant de toute la Région. Je me souviens, alors âgé d'une dizaine d'années, l'avoir entendu menacer le Préfet du département en lui disant qu'il allait le faire partir de la ville: 2 jours plus tard, "Radio Cameroun" annonçait le départ du dit Préfet.

LES LEÇONS A EN TIRER

Où je veux en venir ? J'espère qu'en me lisant, nos jeunes vont comprendre ce qu'était ce pays avant 1982.

1- Pour en finir avec Jean Teinkala

Qui à sa place aurait refusé une telle offre compte tenu du contexte et son niveau intellectuel au plus bas ?

Mon père, jusqu'à son décès, ne lui a jamais pardonné cette trahison: comment aurait-il d'ailleurs pu être possible de lui pardonner un tel acte alors que mon père le considérait comme un fils ?

Deux choses m'ont néanmoins marqué chez ce monsieur.

- En 1988, nous avons perdu mon frère aîné, le pharmacien François Zebaze. Jean Teinkala a veillé sur son corps toute la nuit malgré la colère de mon père: il estimait que sa place était là.

- Son fils, le célèbre "Caporal", était mon coéquipier dans le mythique club de football de la ville l' Aigle Royal. Alors un jour, j'ai interrogé Jean Teinkala dans son salon sur un sujet qui irritait beaucoup les ressortissants de la Menoua.

L'UCCAO était le poumon économique de la Région de l'Ouest: chaque département abritait un de ses démembrements et avait comme directeur, un ressortissant du département.

Sauf à Dschang où Jean Teinkala était accusé d'avoir soutenu, pendant des dizaines d'années, un ressortissant du Haut Nkam en la personne de papa Zeffa

Voici exactement ce que l'ancien député m'a dit: "Si je comprends bien, il aurait fallu nommer un ressortissant du département même s'il n'était pas compétent ? Zeffa a été l'un des principaux collaborateurs du français Lucioni; qui mieux que lui pouvait assumer l'héritage " ? A vous d'en juger.

2- Regardez la tribune construite pour recevoir l'Inspecteur Fédéral ( Ancêtre du Gouverneur) Gilbert Andze Tsoungui lors du lancement de la construction de la maison du parti.

A l'époque, il n'y avait pas tout le gâchis actuel. Ce sont les militants qui avaient proposé leurs services et ce matériel rustique pour construire cette tribune de fortune.

D'ailleurs, lorsque le président de la République Ahmadou Ahidjo arrive pour inaugurer cette maison du parti, le fauteuil sur lequel il est assis vient du salon de mon père.

Depuis, des "jouisseurs congenito visceraux" profitent de ce type d'événements pour vider les caisses de l'Etat.

3- Pas de mélange de genres sous Ahmadou Ahidjo

C'est le grand mal dont souffre notre pays actuellement. Sous Ahidjo, on était soit homme politique, soit homme d'affaires, soit fonctionnaire, soit Chef traditionnel, soit homme d'église…

Des passerelles n'étaient possibles qu'à de très très rares exceptions.

Revenons sur le cas de Jean Teinkala: malgré la puissance décrite plus haut, il n'a jamais été riche. C'était un homme au service de son parti et non au service de sa panse comme les rdepecistes aujourd'hui.

Demain, il me semble qu'il sera indispensable de revenir aux pratiques d'antan.

4- Le sort des "maisons du parti"

La maison du parti de Dschang a été construite par les efforts financier et matériel de tous nos parents à l'époque: il est inadmissible que le Rdpc s'en empare.

Dans presque tous les départements, surtout à l'Ouest, cela a été pareil. J'espère que nos enfants et petits enfants se battront pour que tous ces édifices reviennent à la communauté toute entière.

5- Pour en finir, cette anecdote: un jour à Paris dans les années 70, ma mère rencontre Mme Keutcha au célèbre magasin " Les Galeries Lafayette".

Les deux dames s'embrassent avec beaucoup de joie et de gaieté: chacune parle de sa vie, de sa famille. Mais à la fin, cela se termine par une autre terrible altercation.

Source: www.camerounweb.com