Pourquoi pensez-vous que Mgr Balla a été assassiné ?
L’évêque a été assassiné. Je le dis en connaissance de cause. J’étais la dernière personne à avoir causé avec Monseigneur le jour-même de sa disparition. On etait d’abord en deuil. Nous avons perdu notre sœur ainée, Marie Gisèle ; et c’est l’évêque qui était censé organiser les obsèques, c’est lui qui devait célébrer la messe d’inhumation.
Alors, il a causé avec moi le jour de sa disparition, le 30 mai à 16h30, et il m’a encore appelé à 21h, parce qu’on avait d’abord une réunion à 18h. Si je dis que l’évêque a été assassiné, c’est parce que d’après ses dernières paroles, quand on a fini la causerie d’après 21, Monseigneur m’a dit : « Mbom bonne nuit, on se verra vendredi, puisque maintenant je suis couché ».
C’est à moi qu’il l’a dit et je le dis à haute et intelligible voix puisqu’à moi, il a dit « je suis déjà couché ». Et subitement, le lendemain, on me dit qu’il est tombé dans l’eau, alors qu’à moi, il a dit qu’il est déjà couché. Donc il n’y a pas de quoi réfléchir.
en êtes-vous si certain ?
Je suis d’autant plus conforté que je vous dis qu’il m’a dit pendant que nous causions, que « Mbom, je suis couché ». Et quand quelqu’un vous dit après 21h qu’il est déjà couché, que voulez-vous que je dise encore ? Comment subitement il s’est retrouvé dans l’eau alors qu’il m’a dit qu’il dormait ? On causait tout le temps !
Mgr Balla vous-a-t-il dit qu’il avait des problèmes ?
L’évêque avait un problème de santé. Il ne se sentait pas bien. Chaque fois qu’on discutait au téléphone, il était grippé. Et il était très affecté par le décès mystérieux du recteur du Petit séminaire de Bafia, l’Abbé Collins.
Et le corps que vous avez trouvé à la morgue, avait-il des traces de torture ?
Bon, j’ai vu une cicatrice au niveau de la joue. Je n’ai pas été permis de voir tout le corps comme je l’ai exigé. Ce que j’ai remarqué, le corps n’est pas beau.