Des magistrats de cette partie du pays s’estiment exclus du pouvoir judiciaire.
L’information est contenue dans les colonnes de L’Œil du Sahel de ce 15 juin 2017. Le journal renseigne qu’un groupe de magistrats est entrain de finaliser un mémorandum qui sera adressé au Président de la République. Ces derniers estiment que les magistrats de cette partie du pays sont exclus du pouvoir judiciaire.
« Exclus des premiers cercles du pouvoir judiciaire depuis quelques années, les voilà encore moins bien lotis après la tenue du dernier Conseil supérieur de la magistrature présidé par le Chef de l’Etat Paul Biya, le 7 juin dernier…le pouvoir judiciaire est bel et bien concentré entre les mains des ressortissants des régions du Centre, du Sud, de l’Est et du Littoral. Une position que le dernier conseil a d’ailleurs réaffirmée avec force. En effet, non seulement ces ‘‘bénis’’ de la magistrature ont raflé tous les postes les plus importants, ils ont aussi et surtout été massivement promus aux différents grades en prévision sans doute des razzias future », écrit notre confrère.
Le trihebdomadaire rappelle par la suite que pour les « exercices budgétaires 2015 et 2016, 237 places au total avaient été prévues dans les différents grades à savoir 59npour la hors-hiérarchie dont 9 pour le premier groupe, 42 pour le 4è grade, 86 pour le 3è grade et 50 pour le 2è grade. Seuls, dit notre confrère, 29 magistrats originaires des trois régions septentrionales figurent parmi les promus… De même, aucun ressortissant du septentrion n’a été élevé à la hors-hiérarchie 1er groupe alors même que deux magistrats remplissaient toutes les conditions requises : Oumarou Bamanga, ex-directeur des affaires générales au ministère de la Justice et Mongolo Todou qui, durant 15 ans, a été chef de cour ».
Ces éléments que le journal qualifie de frustrations, vont donc être portés à l’attention du Président de la République. La dernière main est mise dans le document qui pourrait être envoyé dans les prochaines semaines. L’un des initiateurs du mémorandum a confié sous anonymat que « nous allons nous assurer qu’il (Paul Biya ndlr) qu’il dispose de tous les éléments de notre marginalisation.
Le ministre d’Etat, Laurent Esso, c’est connu, ne nous porte pas dans son cœur pour des raisons qu’il est le seul à connaître. Nous ne lui demandons qu’une seule chose, qu’il aime son pays en n’exacerbant pas les clivages régionaux au niveau de la magistrature », lance-t-il.