Depuis 2004, l'Etat du Cameroun n'a plus d'avion présidentiel. Pour ses déplacements, Paul Biya loue des avions.
Pour ses récents voyages en France, en Suisse et en Chine, le chef de l'Etat a loué le Boeing 767-2DXER auprès de la compagnie Groupe Comlux. Basée en Suisse et présente dans le monde entier, Comlux fournit des services d'aviation d'affaires de classe mondiale, fabriqués en Suisse, aux normes les plus élevées de l'industrie. Et, les prix de location doivent certainement s'élever en milliards de FCFA pour l'Etat camerounais.
Pour revenir au sujet, Paul Biya loue les avions pour ses déplacement officiels et privés depuis 2004, soit 20 ans. Cette décision a été prise, suite à un incident qui a failli coûter la vie au président de la République, son épouse et certains de ses collaborateurs. Il s'agit de la fameuse affaire "Albatrose".
Jeune Afrique raconte dans un article que "le 24 avril 2004, une avarie de l’appareil officiel du chef de l’État déclenche une affaire qui aboutira à l’emprisonnement de plusieurs hauts fonctionnaires, dont Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Yaya, deux anciens secrétaires généraux de la présidence (SGPR), Jérôme Mendouga, ex-ambassadeur aux États-Unis, et Yves-Michel Fotso, ancien directeur général de Cameroon Airlines…".
Dans l'article, nos confrères racontent que le commandant de bord Benoît Betam a informé Paul Biya que les volets des ailes du tout nouveau Boeing 767-216/ER ne rentraient pas.
"S’il n’avait rien dit, le président n’en aurait peut-être rien su, d’autant que l’incident a été résolu quelques minutes plus tard. Loué à Boeing pour pallier le retard de la livraison du 737 Business Jet en fabrication dans les ateliers américains, L’Albatros (l'avion) est vite qualifié de "cercueil volant" – à tort, puisqu’il vole toujours aujourd’hui, sous un autre pavillon. Peu importe, le chef de l’État n’en veut plus. Par malheur, Boeing refuse de livrer l’appareil commandé, l’avance débloquée par l’État ne lui étant pas entièrement parvenue. L’opération anticorruption Épervier s’abat alors sur les responsables soupçonnés de détournement. Eux-mêmes sont convaincus que leur malheur vient de ce qu’ils sont soupçonnés d’avoir délibérément mis en danger la vie du président et de sa famille", poursuit Jeune Afrique.
Une frayeur présidentielle peut avoir des conséquences dramatiques.