Voici pourquoi Semengue et Faustin Donkeu ne sont pas crédibles face à Samuel Eto’o

Samuel Eto Victoire 34 Samuel Eto'o fils

Sat, 5 Jul 2025 Source: RSI

L’annonce d’une plainte déposée à la FIFA par le général Pierre Semengue et Faustin Donkeu contre Samuel Eto’o aurait pu faire l’effet d’un séisme dans le football camerounais. Mais à y regarder de près, cette action ressemble davantage à une manœuvre de diversion qu’à une réelle démarche judiciaire fondée. Les deux plaignants accusent le président de la FECAFOOT d’ingérence dans les affaires des clubs, de conflits d’intérêts présumés, et de mauvaise gouvernance. Pourtant, ce sont justement ces mêmes questions que leur propre passé administratif laisse en suspens. Cette plainte, aussi bruyante soit-elle, apparaît comme un coup d’épée dans l’eau : mal fondée, mal portée, et mal perçue.

Sur le fond, les griefs avancés manquent de consistance. L’argument d’ingérence repose principalement sur les décisions prises par la FECAFOOT concernant la restructuration du football professionnel, notamment la dissolution de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) et la reprise en main de l'organisation des championnats.

Or, ces décisions ont été validées par les textes de la fédération, soutenues par la majorité des clubs, et motivées par les carences observées sous la gestion de Semengue lui-même. L’accusation de conflit d’intérêts vise entre autres le partenariat entre la FECAFOOT et certaines entités privées, sans preuves tangibles d’enrichissement personnel ni violation des règlements de la FIFA. Quant à la supposée mauvaise gouvernance, elle est difficile à soutenir dans un contexte où la FECAFOOT affiche une meilleure visibilité financière, des compétitions relancées, et une communication plus structurée que par le passé.

Enfin, c’est la légitimité des plaignants qui interroge le plus. Pierre Semengue, dont la gestion a été marquée par l’immobilisme et le conflit permanent avec les clubs et les autorités sportives, incarne pour beaucoup une époque révolue. Faustin Donkeu, de son côté, s’est illustré davantage par une posture d’opposition permanente que par des propositions constructives. Dans ce contexte, leur plainte ressemble à un baroud d’honneur de figures marginalisées par les évolutions récentes du football camerounais.

La FIFA, rigoureuse dans le traitement des dossiers, ne saurait se laisser instrumentaliser par une démarche politique masquée sous des habits juridiques. En définitive, cette plainte est vaine : elle sonne plus comme un cri du passé que comme un fait nouveau.

Source: RSI