De nombreux observateurs n'en reviennent pas ! Surtout pas en lisant le faire-part des obsèques rendu public par les autorités écclésiastiques nationales, qui donnaient jusqu'ici l'impression d'être, avec d'autres Camerounais avertis, à l'avant-garde de la quête de la vérité sur cette disparition aux dessous particulièrement scandaleux.
La remarque ci-dessous, intitulée "Assassinat de Mgr Bala : L'Eglise retient la date du 31 mai", publiée sur le site camersenat.info, vaut son pesant de questionnement pertinent et illustre à souhait la perplexité des Camerounais depuis que cédant aux injonctions de ceux que beaucoup voyaient à l'origine de la mort tragique du prélat, les dignitaires de l'église catholique du Cameroun ont avalisé bénoitement le sort méchamment fatal qu'à subi leur confrère et frère en Christ, en acceptant de réceptionner sa dépouille et de procéder à son inhumation, avant d'avoir procédé à la contre enquête qu'ils annonçaient çà et là.
Assassinat de Mgr Bala : L'Eglise retient la date du 31 mai
C'est ce qu'indique le faire-part des obsèques l'évêque de Bafia, dont Ebugnti s'est procuré copie.
L'une des grandes inconnues de ces obsèques était incontestablement la date qui serait attribuée à l'assassinat de Mgr Jean-Marie Benoît Bala. On peut dire que le voile est désormais levé.
Le programme officiel et l'annonce du décès, qui l'accompagne, portent tous deux la mention « 31 mai 2017 ». L'annonce est même plus qu'explicite : « Son excellence Monseigneur Abraham Kome Boualo, évêque de Bafang et Administrateur Apostolique du diocèse de Bafia, le clergé diocésain de Bafia, toute la communauté diocésaine de Bafia, la famille naturelle de son Excellence Monseigneur Jean Marie Benoît Bala, annoncent avec grande tristesse et regret, le décès tragique du serviteur de Dieu, son Excellence Monseigneur Jean Marie Benoît Bala, survenu le 31 mai 2017 », peut-on y lire.
Voilà qui vient mettre un terme à l'incertitude qui planait sur la mémoire commune et la date de fin de vie à inscrire sur la tombe Mgr Bala. Elle est la même que celle affichée, au soir de ce 31 mai 2017, par le site catholic-hierarchy.org, proche du Saint-Siège.
Ce qui paraissait alors comme une anticipation de la mort de l'évêque avait créé une vive polémique, puisque intervenant alors même que l'évêque de Bafia n'était encore que porté disparu. Une deuxième journée de recherches s'étant révélée infructueuse dans les eaux du fleuve Sanaga. Ce n'est que deux jours après, le 02 juin, que son corps sera découvert au large du village Tsang, par Monatélé.
Les conséquences …
A moins d'avoir tiré au sort d'un hasard qui serait inacceptable par les circonstances actuelles et représenterait une grosse preuve de légèreté pour l'Administrateur Apostolique, organisateur canonique de ces obsèques, ce que personne ne veut envisager avec sérieux, on peut donc penser que l'Église catholique qui est au Cameroun sait, avec certitude, le jour où Mgr Bala a été assassiné.
Cette datation confirme par ailleurs la certitude que les évêques ont depuis le début ce drame, qui est la thèse de l'assassinat. Ainsi, Mgr Jean Marie Benoît Bala a été tué deux jours après son enlèvement le 29 mai 2017 à l'évéché de Bafia, aux environs de minuit.
L'on peut également en conclure que la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun en sait davantage qu'il n'y paraît sur les circonstances de la mort de l'évêque, notamment sur les auteurs de cet assassinat et sa mise en scène dramatique. Mgr Samuel Kleda, le président en exercice de la CENC, n'a d'ailleurs eu de cesse de le clamer, ils disposent d'éléments probants leur permettant de soutenir la thèse de l'assassinat.
Elle laisse surtout un peu plus perplexe l'opinion sur l'attitude de la CENC qui affirme avec autorité et sans prudence aucune la thèse de l'assassinat mais s'est quand-même soumise à l'exigence d'inhumation imposée par la justice et la police camerounaises, qui clament la noyade sans trace de violence, synonyme de suicide.
Elle est enfin contredite par la fraîcheur de la dépouille à sa découverte. Ce qui avait fait dire à des yeux expertes présentent sous le pont d'Ebebda le 02 juin 2017, que le corps n'avait pas pu passer plus de quatre heures dans l'eau.