Né en 1943 à Kolofata, Amadou Ali décédé ce 27 septembre à 79 ans, est ce qu'on peut appeler un homme fort du régime qui l'a été jusqu'à sa mort. Secrétaire Général à la présidence de la République, Secrétaire d'État à la Défense, ministre d’État délégué à la présidence chargé de la Défense, ministre de la Justice et Vice Premier Ministre, le nordiste a été tout sauf président. Voici que qu'il faut retenir de l'homme à qui l'on attribue le rôle de tombeur de plusieurs ministres de Biya, devenus trop ambitieux.
Né en 1943 à Kolofata, Amadou Ali entre dans l’administration en 1961 comme adjoint d’arrondissement puis sous-préfet de Kaélé avant d’aller étoffer ses connaissances à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) dont il sort major en 1970, puis à l’Institut international d’administration publique de Paris en 1971.
Dès son retour au pays, il est nommé directeur de l’organisation du territoire (Dot). Il y reste jusqu’en 1974 avant de migrer vers le ministère de la Fonction publique pour arborer la casquette de secrétaire général. Mais c’est le 24 août 1984 qu’Amadou Amidou fait son entrée au gouvernement pour ne plus le quitter.
Premier arrêt, le secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie. Son long passage chez les pandores fait de lui l’un des hommes les mieux renseignés de ce pays. Il quitte l’univers des bérets rouges pour se retrouver dans le saint des saints. Le voilà secrétaire général de la présidence de la République, c’est-à-dire le plus proche collaborateur du chef de l’Etat et l’un des hommes clés du régime. Il consolidera cette image lorsqu’il est nommé le 07 décembre 1997 au poste de ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense.
A ceux qui lui prédisent la fin de son aventure ministérielle à la suite de l’explosion de la soute à munitions du Quartier général à Yaoundé, le chef de l’Etat lui renouvelle sa confiance en lui confiant en 2001, le portefeuille de la Justice au moment où il est question de conclure l’affaire Bakassi et de lui donner forme. Ce à quoi il s’attelle et, si l’on s’en tient à la rétrocession réussie des territoires querellés de la zone du Lac Tchad et de Narki dans le Mayo-Sava et le transfert d’autorité des villages Ndabakora et Bourha-Wangho désormais nigérians, le début du retrait des troupes nigérianes stationnées à Bakassi et le réchauffement au plus haut sommet des deux Etats marqué par la visite officielle du président de la République fédérale du Nigeria dans notre pays les 28 et 29 juillet 2004. Visite ayant débouché sur une kyrielle d’accords et de bonnes intentions.
Le 8 décembre 2004, il est nommé Vice-Premier ministre en compensation du bon travail, tout en restant ministre de la Justice, garde des Sceaux.
Il a également été ministre chargé des Relations avec les Assemblées dans les gouvernements Yang II et III.