Voirie Urbaine : Le laxisme de Messi Atangana donne un visage hideux à Yaoundé

Luc Messi Atangana et une route de Yaoundé

Fri, 24 Jun 2022 Source: Le Zenith N°403

Toute honte bue, la ville aux sept collines affiche une mine contrastée après l’illusion d’une belle cité entretenue lors de la récente ‘’CAN Total Énergies’’.

L’organisation de la trente troisième édition de la Coupe d’Afrique des nations en terre Camerounaise avait été considérée par les analystes comme une aubaine pour le pays hôte de moderniser ses infrastructures. Une échéance bien saluée par la classe politique qui voyait un accélérateur de plusieurs projets jusque-là en veilleuse mais d’une importance certaine. Du coup les habitants de la capitale camerounaise trouvaient évident la livraison de l’autoroute Yaoundé Nsimalen avec ses trois échangeurs, la fin des délestages d’eau et d’électricité et l’aménagement de la voirie. Le rêve fût grand et à la fin de la grand’messe footballistique continentale, c’est la grande désillusion. En dehors de l’axe présidentiel qui sort du lot, le reste de la ville n’est qu’un vaste village. Après la Can, les riverains du Complexe d’Olembe ont renoué avec les inondations et autres désagréments, la voie de contournement est abandonnée, plusieurs ponceaux ont cédé aux intempéries. Très surprenant de constater que Yaoundé soit un ramassis de taudis. Plusieurs quartiers sont d’accès difficile. Les habitants de Mimboman, Oyomabang, Emombo, Essomba, Nkolmesseng n’ont pas gouté aux délices d’une ville ayant abrité un évènement d’envergure.

Inondations

C’est avec beaucoup d’ironie qu’ils vantent les préparatifs de la Côte d’Ivoire qui abritera la prochaine CAN. Les Yaoundéens sont remontés contre leur super-maire tant les actions d’éclat manquent le moins. Ils sont nombreux à se demander comment l’ancien secrétaire permanent du conseil national de la décentralisation n’arrive pas à traduirent dans les faits tout ce qu’il concevait à l’immeuble étoile. A la moindre pluie, les inondations sont au rendez-vous, les immondices sont le lot quotidien de plusieurs quartiers, l’insécurité prend de l’ampleur tant une bonne partie de la ville est plongée dans le noir. Pourquoi les maires n’implémentent pas le salaire ? Pourtant, l’énergie solaire est constante dans les discours sur le développement local. Difficile de croire que les ingénieurs et techniciens dont disposent les mairies inaugurent les chrysanthèmes tellement les nids de poules sont légion, les caniveaux ne sont pas curés. M. le maire de la ville et ses collaborateurs des communes d’arrondissements doivent se réveiller pour donner un visage plus avenant à la cité capitale.

Grand village

Les Camerounais ne méritent pas les railleries de leurs rivaux d’Afrique de l’Ouest dont un ressortissant ghanéen en pleine Can affirmait sa déception en ces termes « Vous mes amis camer là, Yaoundé c’est un grand village, sans échangeur, sans salle de cinéma. Vous cranez pour rien, il faut construire votre capitale, ne comptez pas sur les blancs, ils viennent seulement puiser » . A réfléchir pour Luc Messi Atangana et son conseil qui doivent poser des actes devant alléger les souffrances des populations. C’est à ce demander ce que Augustin Tamba, le président de la Cvuc ramène de ses multiples voyages à l’étranger. Non Yaoundé ne mérite pas la piètre image actuelle, les monuments et ronds-points seuls ne suffisent pas pour embellir la ville, il faut balayer les quartiers, organiser les espaces marchands et surtout entretenir la voirie. En Afrique, Dakar, Abidjan ou Brazzaville donnent des leçons à Yaoundé. Trop c’est trop.

Source: Le Zenith N°403