Douze présumés braqueurs sont poursuivis par le ministre de la Santé publique pour un cambriolage perpétré en avril 2015 à son domicile à Yaoundé. Il est 11h ce 3 novembre 2017 lorsque douze prévenus, en provenance de la prison centrale de Yaoundé arrivent au Tribunal militaire de Yaoundé. Quelques minutes après, la présidente du tribunal fait son entrée dans la salle pour commencer l’audience. Ces douze prévenus sont poursuivis par le ministère public et André Mama Fouda, le ministre de la Santé publique. Ils sont accusés de vol aggravé avec port d’armes à feu. L’audience de ce 3 novembre porte sur l’ouverture des débats.
Les prévenus sont poursuivis pour un cambriolage survenu le 21 avril 2015 au domicile d’André Mama Fouda, au quartier Obobogo à Yaoundé. Seuls trois d’entre eux plaident coupables pour les faits de vol aggravé avec port d’arme. Il s’agit de Olivier Nfonkong, alias Moundi, Ebot Tabot Ndip Kang alias Arsenal et Jean Pierre Ayissi. Lorsque le commissaire du gouvernement a pris la parole pour exposer les faits, il a affirmé que le 12 avril 2015, un gang armé de pistolets automatiques et machettes a fait irruption dans le domicile de Mama Fouda.
Après avoir ligoté les employés du ministre, ces derniers ont fouillé de fond en comble la maison et ont emporté une somme d’argent évaluée à plusieurs millions FCFA. Il a ajouté dans son exposé des faits que des devises étrangères, notamment des euros, des dollars canadiens et américains, des francs suisses, des yuans, des bons de carburant des bijoux de grande valeur, une montre de marque Longines, deux téléphones portables et de nombreux objets ont été emportés. Après l’exposé des faits du ministère public, les trois accusés qui avaient plaidé coupables ont nié la version des faits telle qu’exposée par le commissaire du gouvernement.
Ils ont reconnu avoir participé au cambriolage organisé par Ernest Ndi, l’ex-cuisinier du ministre, mais ont réfuté l’usage d’une arme à feu. Devant ce revirement, le tribunal a rejeté leur choix de plaider coupables. Les douze accusés plaident donc désormais non coupables. Quand le commissaire du gouvernement a parlé dans son exposé des faits de plusieurs millions FCFA emportés, les avocats de la défense, Emmanuel Simh et son confrère Monze, ont fait de grands gestes pour demander le montant exact de l’argent volé. Pour le moment, aucune somme n’a été avancée.
On parle uniquement de « plusieurs millions FCFA». L’audience a été renvoyée au 1er décembre prochain à la demande du ministère public pour comparution des cinq témoins de l’accusation, parmi lesquels un proche du ministre de la Santé publique et cinq employés de maison d’André Mama Fouda.