L'affaire de bébé volé à l'hôpital Laquintinie prend une nouvelle tournure. Après la première sortie ratée du directeur de ce centre hospitalier, Pr Noël Essomba tendant à minimiser l'affaire et à menacer la victime, la peur semble changer de camp. La rédaction de CamerounWeb apprend que la jeune dame qui n’a pas retrouvé son enfant après l’accouchement a entamé des démarches pour que les responsables de la disparition de son bébé répondent de leur acte.
Prenant acte de l’allure inquiétante de l’affaire, Pr Noël Essomba qui évoquait un simple problème de communication sort un nouveau communiqué pour suspendre les sages femmes et la stagiaire qui avaient pris en charge la jeune dame. Il a également dans la foulée sollicité les forces de l’ordre pour une enquête.
Trop tard, l’affaire est arrivée au haut lieu. Le ministre de la santé Manaouda Malichie sera ce jeudi 06 avril 2023 à l’Hôpital Laquintinie. Pour l’heure rien ne filtre sur la décision que prendra le ministre de la santé.
Les scandales de bébés volés et de trafic d’organes humains sont récurrents dans les hôpitaux du Cameroun.
Cameroun : le trafic des organes génitaux se fait entre 21h et 24h
Tout est parti de l’arrestation et la condamnation de jeune médecin Dr. Frabrice Oloua en 2020. Ce dernier était accusé d’abus de confiance et d’escroquerie. La justice lui reprocherait d’avoir soutiré 250 000 f cfa à sa plaignante qui n’était d’ailleurs pas au procès et dont le nom n’était pas sorti à l’audience. Saisi de l’affaire, le journaliste Remy Ngono a mené ses propres enquêtes et les conclusions sont terrifiantes.
Selon Remy Ngono, le jeune docteur Frabrice Oloua fraichement revenu du Canada après ses études a été recruté à l’hôpital central de Yaoundé après avoir fait des stages dans d’autres hôpitaux du Cameroun. C’est à l’Hôpital central de Yaoundé qu’un de ses collègues lui aurait proposé un trafic d’organe, pratique habituelle dans ce centre hospitalier selon le journaliste. Les malheurs du jeune docteur ont commencé depuis qu’il a décliné cette offre plutôt bizarre.
Remy Ngono saisit l’occasion pour détailler la chaîne du trafic d’organes humain à l’hôpital central de Yaoundé.
« Le trafic des organes génitaux se passent entre 21h et minuit. Ça vient de la direction. La direction répercute ça au major général et le major général s'appelle Ndjana Germain. Rien ne peut se passer sans lui.
A 21h, il y a la relève. Le médecin du jour doit partir. Quand il part, c'est là qu'arrive l'équipe des trafiquants d'organes humains et particulièrement des organes génitaux. Chez les hommes, il s'agit du sexe, chez la femme, on prend tout l'utérus. La seule partie qu'on ne prend pas c'est le rectum. On prélève également les seins. On met ça dans les glacières et ils appellent ça le courrier. Le courrier est récupéré par la personne qui a commandé entre 23 h et minuit. Les enquêtes que j'ai menées, c'est auprès des médecins eux-mêmes. Ils m'ont tout dit. Pour le faire on se sert d'un gynécologue, un chirurgien et dans ce service c'est Kouna Joseph qui est le chirurgien », confie Remy Ngono.