Parmi les sujets évoqués par les président centrafricain Faustin-Archange Touadéra et camerounais Paul Biya le 29 avril, figure en bonne partie la sécurisation des zones frontalières des deux pays. Selon Financial Afrik, le tout nouveau président de la CEMAC aurait sollicité l’appui de Paul Biya afin que le Cameroun ne devienne pas la base arrière des bandits armés qui sème la panique en République centrafricaine. Concrètement, il espérait que les militaires camerounais travaillent ensemble avec le groupe paramilitaire Wagner pour venir à bout des bandits armés. Mais en homme politique avisé, Paul Biya n’a pas validé l’option.
« Selon nos informations, plusieurs sujets ont été évoqués y compris des dossiers « chauds » concernant la sous-région. Sur le plan bilatéral, en dépit des problèmes économiques qui ont amené le Cameroun à apporter récemment un appui budgétaire à la Centrafrique permettant notamment de payer les fonctionnaires et les agents de l’Etat, les discussions entre les deux chefs d’Etat ont été dominés par des enjeux sécuritaires avec en bonne place l’activité des bandes armées qui sévissent à l’Ouest de la Centrafrique jusqu’aux frontières camerounaises. Dans ce sillage, Bangui sollicite l’appui de Yaoundé non seulement pour renforcer la surveillance territoriale, mais aussi et surtout, le renseignement prévisionnel. Un dispositif qui a permis jusque-là indique-t-on de démanteler plusieurs mouvements rebelles dont des éléments ont tenté en vain de traverser la frontière afin de constituer des bases arrières au Cameroun. », indique le média.
Amougou Belinga
Selon le lanceur d'alerte Remy Ngono, le sujet d'Amougou Belinga a également été évoqué lors des discussions entre les deux personnalités.
En effet, le président du groupe l'Anecdote a la nationalité centrafricaine et entretient d'excellentes relations avec le président Faustin Archange Touadera. Ce dernier ne serait pas du tout content de son ami Amougou Belinga, aujourd'hui derrière les barreaux à Kondengui. Il aurait révélé à Paul Biya plusieurs mauvais coups d'Amougou Belinga.
« Il voulait démontrer à Paul Biya qu'il n'était pas au courant de toutes les activités de Jean Pierre Amougou Belinga et que lui-même avait été roulé. (...) Touadera s'est lavé les mains comme Ponce Pilate arguant que Jean-Pierre Amougou Belinga s'était présenté comme un homme d'affaire mais sauf qu'il l'a grugé », rapporte Ngono qui va plus loin en citant les faits d’escroquerie d’Amougou Belinga en RCA. Selon le journaliste, Touadera a fait savoir à Paul Biya que Amougou Belinga a perçu plus de 30 milliards dans le projet de renovations des médias publics centrafricains alors que après étude des experts, les matériels achetés par Amougou Belinga ne coutaient pas 2 milliards. Touadera reprocherait également à Belinga de n’avoir pas tenu sa promesse de bitumer les rues de la capitale.