Les églises de réveil au Cameroun sont la nouvelle source d’enrichissement légal. Souvent, elles ne sont pas autorisées à exercer, elles passent sous le parapluie d’une autre organisation. Ainsi donc du cas de Winners Chapel, passée par effraction sous le parapluie de la World Mission Agency. Et sème des massacres de négrier et de grand fraudeur fiscal à longueur d’année. Les pasteurs camerounais trinquent. Au nom de Jésus.
Tout le monde est concerné par le phénomène des églises dites de réveil au Cameroun. L’Afrique a produit tous les successeurs du bon prophète Jésus, qui a été tellement intelligent qu’il a coupé l’histoire de l’Humanité en deux. Il y a un « avant Jésus », et il y a un « après Jésus ». Les prophètes de l’après Jésus Christ ne sont pas blancs. Ils ne sont pas Palestiniens ou même Israélites. Ils sont tout, sauf des descendants intellectuels du père Abraham, l’inspirateur unanime des tris grandes églises révélées.
La Grande Croisade Nigériane ou Congolaise
Les nouveaux prophètes, ceux qui animent la scène des temps de l’Antéchrist, sont tous nés en Afrique. Au Congo Démocratique, d’où ils ont inventé l’église du combat spirituel. C’est une église de réveil, on y apprend l’armement spirituel, et on y fait des miracles. Les Congolais de Kinshasa savent tellement armer spirituellement les autres qu’ils ne peuvent pas se guérir d’une pauvreté et d’une misère qui a élu domicile chez eux. A Goma ou à Lubumbashi.
Le Jésus de la liturgie des églises de réveil s’est trouvé une nouvelle partition. On peut voler, on peut mentir en avançant son nom. Il n’est plus le fils de Joseph et de Marie, il est devenu le créateur du ciel et de la terre. Alors qu’on savait tous qu’il n’est que l’homme qui est devenu dieu et donc, qu’il est, lui-même, une créature. Tout y passe. Y compris des choses les plus absconses. Mais comme les Camerounais en sont à être des niais, au sortir d’une longue crise économique qui a eu raison de toutes les convictions, ils sont partants pour toutes les causes. Un petit sondage auprès des « Born again » vous révèle que les meilleurs pasteurs d’Afrique, et donc du monde, sont nigérians. Il y a le grand T.B. Joshua, le plus riche, qui fait dans l’industrie du miracle. Il en fait tellement qu’il a fini par surclasser le bon Jésus de la Bible. Il serait, selon des enquêtes, le plus riche de tous. Il est secondé par un autre, Pastor Chris, un bagout d’enfer, qui en épaterait les cardinaux et tous les grands prêtres catholiques sachant la lettre et l’esprit des Saintes écritures. Il y en a un troisième, Pasteur Adeboye du Nigeria, qui voyage en jet privé. Brillant professeur de mathématiques, il a compris avant tout le monde que la fortune était dans la Bible et dans la façon de la dispenser aux ouailles.
Mais aucun esprit sérieux ne croira longtemps à toutes ces scènes de miracles théâtralisées, avec des pasteurs comme TB Joshua. Il sait prédire la mort de Michael Jackson, mais il ne sait pas prédire l’accident qui va en coûter la vie à une centaine de Sud-Africains venus crever en son temple lorsqu’une dalle s’écroule et les tue. Il nous met en scène des guérisons miraculeuses, on sait que les acteurs ou les malades sont dans la combine. Ils sont rémunérés pour faire des témoignages organisés. On attend toujours le jour où TB Joshua et tous les autres pasteurs de la nouvelle religion nous organiseront en direct l’exercice de la multiplication des pains, du vin, ou des cadavres ressuscités.
La magie a opéré, quoiqu’on en dise. Les faiseurs de miracles ont pu séduire des âmes. Ils ont une telle force de séduction que même des intellectuels, qui ont été formés à bonne école, sont obligés d’y aller. Et d’y laisser le dixième de leur salaire. Et parfois la moitié ou la totalité. Le bizness de la parole biblique est devenu plus rentable que tous les autres bizness entrepris sous les tropiques. Tout le monde s’y est embarqué. Même des crétins qui savent à peine se lire la Bible pour eux-mêmes et y comprendre quelque chose. L’histoire étalée de ce phénomène des églises de réveil au Cameroun nous informe que lorsque qu’un homme est au chômage, il s’en sort plus facilement en devenant pasteur. Les églises sont ainsi arrivées par centaines au Cameroun. Elles sont au font plus dangereuses que la secte Boko Haram. Ainsi donc de la confrérie connue sous le nom de « Winners Chapel International Cameroon ».La chapelle des vainqueurs.
Winners Chapel, L’antre De Démon
Tous les Camerounais ont vu les enseignes de Winners Chapel. La Chapelle des vainqueurs. On reconnaît l’enseigne aux cent couleurs élaborées, on se demande encore ce que ces « vainqueurs » ont gagné au Cameroun. Surtout pas la lutte contre la pauvreté ou contre la misère. Bien au contraire, ils se sont fait un bizness pour mieux appauvrir les Camerounais. Avant que la secte Boko Haram n’en soit à faire parler d’elle, enlèvement d’otages, attaques armées et autres exactions comme le vol de bétail, Winners Chapel était passé par là et avait entrepris le travail de la vaste escroquerie.
Et de la violation des lois. S’il est une congrégation religieuse interdite d’exercer au Cameroun, c’est bien la connerie appelée la Chapelle des vainqueurs. Les préfets et autres autorités administratives se sont à un moment saisis du dossier, les gourous de Winners Chapel ont trouvé le moyen de passer entre les mailles. Nous avons sous les yeux la liste des églises autorisées à mener des activités au Cameroun. Winners Chapel n’est pas sur la liste. Elle n’est donc pas homologuée. Comment a-t-elle procédé pour avoir libre exercice ? Elle a fait ce que toutes les organisations maffieuses au monde font. Au départ, il y avait une certaine « World Mission Agency ». Enregistrée au Cameroun comme ONG sous les détails de statuts de l’OHADA et sous le régime légal d’une ONG. Sous ce statut, on y gagne tout ce qu’on veut, y compris un régime de protection diplomatique qui prévoit aussi des exonérations douanières et autres avantages.
Fort de ce statut, alors que les porteurs du projet de Winners Chapel se font éconduire lors de leur demande d’agrément, la World Mission Agency décide de prendre le projet sous son parapluie. L’autorisation d’exercer a été délivrée à la World Mission Agency, mais pas à Winners Chapel. C’est pourtant la dernière qui fait le plus parler d’elle, en termes de nuisances sonores et de prosélytismes de mauvais goût. L’astuce est passée, et la Winners Chapel a aujourd’hui pignon sur rue alors qu’elle n’est pas autorisée.
Winners Chapel, une œuvre De Satan ?
Vous irez chercher le Bon Dieu partout où vous voudrez. Même en enfer. Sans autorisation d’exercer, Winners Chapel ne s’était donc pas radinée au Cameroun avec son armada de pasteurs. On va trouver une autre astuce de derrière les fagots. L’astuce consiste à mettre des pasteurs camerounais à l’avant-scène pour déblayer le terrain. Lorsque les pasteurs camerounais ont suffisamment déblayé le terrain et que l’argent des contributions des fidèles commence à remplir les caisses, les pasteurs camerounais sont remerciés. Ou, plutôt, appelés à faire valoir leurs talents de pêcheurs d’âmes désespérées ailleurs, dans une autre localité. Pour quel salaire ?
A la lecture de la fiche des salaires produite à la CNPS, les pasteurs nigérians pointent en moyenne tous au minimum 200 mille francs mensuels. On ment beaucoup et effrontément. Jouissant d’un statut d’exonération prévu, les pasteurs nigérians sont payés de l’argent de poche au Cameroun. Les vrais salaires sont versés au Nigéria en même temps que les cotisations à la sécurité sociale. On s’est par exemple ainsi penché sur le cas d’un pasteur congolais de l’église du combat spirituel à Douala. Il ne pointe officiellement que 400 mille francs dans le mois, mais il habite dans une villa duplex à Denver à Bonamoussadi. Qui paye pour son train de vie ? L’argent de la dîme des fidèles doit pouvoir servir à quelque chose. Mais pas à payer des salaires à peu près confortables aux pasteurs camerounais qui savent déblayer le terrain et ne sont payés que 25 ou 40 mille francs mensuels.
Qu’il ne leur prenne surtout pas l’envie de grommeler, avec un tel salaire, on leur montre le chemin de la porte : proprement virés. Ils ne mettront surtout pas le nez dans la caisse de la dîme cotisée tous les jours. Là, c’est le domaine réservé des grands gourous nigérians, qui ambitionnent tous de s’acheter des jets privés, au frais de leurs ouailles camerounaises. La World Mission Agency, nos amis nigérians de Winners Chapel n’avait pas évalué que le statut officiel de cette ONG commise pour des œuvres humanitaires et des œuvres de bienfaisance au nom de Jésus, leur imposait également des réalisations concrètes sur le terrain. C’était une sorte de piège dans lequel ils sont royalement tombés.
Depuis qu’ils mettent l’ambiance des miracles dans la ville sans autorisation, le Gouvernement camerounais attendait de voir la couleur des réalisations, écoles, hôpitaux ou autres orphelinats dans le pays. Nous n’avons rien vu jusqu’ici. Mais l’argent de la dîme des Camerounais est collecté tous les jours. Il sert à enrichir les Nigérians, sous le regard impuissant et parfois complice des autorités administratives qui ne vont jamais au bout de leur logique, chaque fois qu’il faut mener la guerre au trouble à l’ordre public. Dans ce domaine, les églises du Nigeria n’ont peut-être rien inventé. Il existe au Cameroun une congrégation religieuse bientôt centenaire et qui est bien homologuée après quelques interdictions dans les années 70.
Celle-là au moins ne déleste pas les Camerounais de leur argent même si elle n’a jamais pris l’initiative du chantier de la moindre école. Les églises de réveil arrivées du Nigeria font peut-être mieux dans l’exaction et dans l’escroquerie. Les épouses des Camerounais finissent toujours dans les bras des pasteurs dont on demande encore à quelles écoles ils ont été formés, notre argent finit dans leurs poches. Et les autorités camerounaises ne disent rien, même lorsque Boko Haram sévit aux frontières. Et nos pasteurs survivent de salaires de misère pour la gloire des gourous arrivés du Nigeria. Au nom de Jésus. Si le fils de Dieu avait été Africain, il serait forcément Nigérian. Alléluia, AMEN…