Selon le magistral municipal de la capitale du Département du Nkam, l’électricité et l’eau potable sont devenues des denrées rares dans cette partie du pays. D’où le mouvement d’humeur observé lundi par les populations.
Les populations de la ville de Yabassi, Chef-lieu du Département du Nkam sont en colère. Lundi, elles l’ont manifesté en organisant une marche en direction de la Préfecture de la ville et en faisant un sit-in au niveau du pont sur le Nkam.
Les habitants de cette localité sont remontés contre les nombreux dégâts causés par les coupures de l’énergie électrique devenues répétitives dans la ville. « On a de l’électricité en moyenne un mois sur douze », a confié Jacques Maboula Mboya, maire de Yabassi interrogé par Radio Equinoxe.
Selon le magistrat municipal, les autorités locales sont impuissantes face à la situation. « Les autorités administratives du Nkam sont dépassées par les évènements, en réalité, elles mêmes elles subissent, elles ne peuvent rien faire, cette situation les confond dans la mesure où elles sont embarrassées », indique le maire qui dit comprendre la frustration des populations. « Il y a des congélateurs de poissons qui pourrissent, des viandes qui pourrissent, des commerces qui ne fonctionnent plus, des administrations qui ne peuvent plus imprimer des documents. Et naturellement le service public qui dysfonctionne », déplore-t-il.
En plus de l’électricité qui est devenue un luxe dans cette partie du pays, l’eau également est une denrée rare à Yabassi. La pompe d'eau de la localité est en panne depuis plusieurs mois.
« Pour ce qui est de l’eau, il faut dire que la station d’eau de Yabassi est dépendante de l’électricité et quand il n’y a pas de l’électricité, rien ne fonctionne. Un autre élément, c’est que la pompe d’eau de Yabassi est gâtée depuis plus de trois mois, elle tombe en panne tout le temps et la Camerounaise des eaux n’a pas pu réparer ça depuis un bout. On espère vivement que la capacité de pompage d’eau de la ville augmente et c’est le sens de la convention avec Camwater qui a pris les dispositions pour que dans un avenir proche, la capacité d’eau de la ville augmente et que les équipements soient modernisés par le canal de la société chinoise CGCOC. En attendant, c’est des dysfonctionnements, les gens se recroquevillent sur les forages et les rivières et c’est préjudiciable pour les populations. Ce n’est pas bien sur le plan hygiénique », explique le maire.
Mais l’espoir n’est pas perdu. Jacques Maboula Mboya attend voir se concrétiser dans un moyen terme, le projet de station solaire qui permettra à sa ville d’être autonome en matière d’énergie électrique. Le projet devrait voir le jour grâce à une convention signée avec une société portugaise.