Il y a grabuge à la chefferie traditionnelle de 3e degré de Nkolmbong, périphérie située dans le 1er arrondissement de la ville de Yaoundé. Là-bas, ça va dans tous les sens. Depuis que le chef Jean Bernard Bita est décédé (en décembre 2015 à l’âge de 74 ans), un individu veut s’accaparer de cette chefferie, entrainant ipso facto du désordre et du grabuge. En effet, nous sommes vendredi, 3 juin 2016.
Alors qu’à ladite chefferie tout est morose ce matin, qui a pourtant été très mouvementé, l’on aperçoit assis dans un coin, un homme, la quarantaine sonné. Ce dernier tient sa tête entre ses deux mains et regarde, perplexe, dans le vide de la nature. Dans le préau de cette grande concession visiblement ouverte à tout individu, et sur le Mât au milieu de cette cours, le drapeau du Cameroun est en berne. « C’est ainsi depuis le décès de papa », justifie laconiquement une fille du chef décédé.
Dans son coin ou il s’est recroquevillé, Jean Bernard Bita fils lui, observe sans mot dire. En fait, si sa colère et son désarroi ont ainsi atteint le paroxysme ce matin, apprend-t-on, c’est simplement parce que, « mon neveu a été arrêté par des individus que nous n’avons pas pu identifier », explique-t-il ; avant de préciser que c’est l’adjudant Louis Guy Tchatchoua et deux autres individus qui étaient là ce matin». Sur les lieux, les témoignages font état de ce que cette scène qui n’est pas la première, a mis tout le quartier en émoi. « Ils ont dit qu’ils vont lui faire un lavage de cerveau... », se contente de dire la mère de ce dernier.
Mais, en clair, que reproche-t-on à un petit fils dans une affaire de succession ? A en croire certains membres de la famille, le sieur Ntolo Jean Paul, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’oppose à l’accaparement et au désordre qu’occasionne son oncle, André Michel Effila, fils légitime du défunt chef «mais pas son héritier, encore moins son successeur », précise une autre fille du chef.
Et c’est certainement pour cette raison que celui que la famille qualifie de fauteur de trouble et qui a pris sur lui de s’autoproclamer chef, aurait avec la complicité de certaines autorités administratives de Yaoundé Ier, instruit cette intimidation qui a abouti à la scène de vendredi dernier. Qui, faut-il l’indiquer, s’est finalement solde avec la garde non seulement de ce petit fils, mais également de sa mère et ses deux frères cadets, qui ont tenté de le défendre lorsque les trois saltimbanques de la gendarmerie sont venus nuitamment l’arrêter.
SUCCESSION
A vrai dire, si l’on s’en tient aux documents et aux paroles laissés par le chef Bita de son vivant, il n’y aura pas de doute que, le chef à introniser c’est bien l’homonyme de ce dernier, à savoir Jean Bernard Bita fils. Aujourd’hui de regretté mémoire, le chef avait pourtant bien organisé sa succession. Ainsi, « nous sommes à ce jour surpris qu’Effila qui n’avait jamais riposté lorsque papa le disait de son vivant vienne autant nous vilipender ainsi que les armoiries de la chefferie, qu’il a volé dans les affaires de papa lorsque ce dernier était souffrant. », accuse Jean Bernard Bita fils, le successeur légitime.
Effila, comme le témoignent les habitants du quartier Nkolmbong se pavane et s’exhibe de manière ostentatoire avec les attributs de la chefferie. Il s’autoproclame et narguerait même certains notables qui essayent de le ramener à de meilleurs sentiments.