Certains espaces marchands de la capitale politique n’ont pas de toilettes publiques. C’est le cas par exemple de l’Avenue Kennedy que fréquentent des centaines de personnes au quotidien. Certains y passent toute la journée car, tenanciers de petits commerces sur la place. D’aucuns y passent pour un moment, à la recherche d’un bien. Sur cette rue qui va de l’Institut Français du Cameroun pour le Carrefour intendance, une grande bâtisse est en construction. Le long de la journée, des commerçants et certains passants stationnent leurs véhicules sur le long du mur fait en matériaux provisoires et qui sert de protection au chantier.
Ainsi, lorsque l’envie d’uriner prend certains commerçants, tout comme certains passants, ils n’hésitent pas à soulager leurs vessies derrières les véhicules stationnés. Certains le font même sur les véhicules. «Vous voulez dire que les urines qui inondent ces lieux sortent toutes de ma vessie ?», interroge un jeune-homme qui vient de se soulager. Ici, il ne passe une minute sans qu’on aperçoive quelqu’un en train de se soulager.
«Ce n’est pas notre faute si les pouvoirs publics n’avaient pas pensé aux toilettes publiques lorsqu’ils aménageaient l’Avenue Kennedy. Et même, ils n’ont pas pris la peine d’installer des toilettes ambulantes. Que voulez-vous que nous fassions, puisque que nous pouvons pas passer toute la journée sans uriner», remarque un commerçant installé sur les lieux. Toute personne qui passe par là de jour comme de nuit ne peut s’empêcher de humer les odeurs nauséabondes qui empestent les lieux.
Certains n’hésitent d’ailleurs pas à couvrir leurs narines à l’aide d’un mouchoir au passage. Sur la chaussée, on observe comme un ruissellement d’urines aux couleurs noirâtres, mélangées à des déchets plastiques. «Nous leur avons déjà demandé de ne plus soulager leur vessie le long de ce mur. Il faudrait peut-être que le patron du chantier, de commun accord avec la communauté urbaine, affiche un écriteau leur interdisant d’uriner ici. Car, il est très difficile de travailler dans ces conditions», indique un ouvrier dudit chantier.
Malgré ces odeurs nauséabondes qui empestent et polluent l’environnement, des activités se développement bien à cet endroit. «Il est vrai que ces odeurs nous dérangent mais, nous n’avons pas de choix. C’est ici que nous trouvons notre pain quotidien. Et si jamais nous abandonnons, qu’allons-nous faire de nos familles ?», interroge une restauratrice rencontrée sur les lieux. Certains bravent ces odeurs pour consommer des aliments auprès des restauratrices qui sont installées à quelques encablures dudit «urinoir».