Le centre ville est devenu un lieu propice à l’activité commerciale des vacanciers.
«J’ai préféré venir vendre à la Poste centrale parce qu’il y a assez de monde et plusieurs ministères», déclare Raïssa, élève en classe de 5e au lycée d’Ekounou. Les plateaux pleins de vivres, ils sont nombreux à se livrer aux activités commerciales en plein centre-ville. Ils vendent des mouchoirs, des bonbons, des protège-cartes, des arachides, des colas, etc. Tout ceci dans le but de gagner de l’argent.?
Vanessa, âgée de 17 ans, vient de la région de l’Ouest. En vacances chez sa cousine, elle a décidé de mener une activité commerciale non seulement pour ne pas se tourner les pouces mais aussi pour se faire un peu d’argent. Elle vend du menthol à la Poste centrale. «Je vends le menthol parce qu’il est sollicité en ce moment de fraicheur. Il est utilisé pour éviter les blessures aux lèvres», confie cette élève en classe de 2nde au lycée de Bamenyam dans la région de l’Ouest Cameroun.
La marchandise revendue par ces commerçants de saison provient des différents marchés de la ville.?«J’achète le paquet de protège-cartes à 6500 Fcfa en raison de douze pièces et je revends une pièce à 100 Fcfa», mentionne l’adolescente venue des Grassfiels. Ces vendeurs disent n’avoir pas choisi le commerce par hasard. Au final, ils trouvent leur compte.
?«Quand j’achète un carton de biscuits à 5000 Fcfa, c’est pour revendre un paquet de biscuits à 100 Fcfa. En retour j’ai un bénéfice de 5000 Fcfa », se réjouit Guy qui a par ailleurs raté son examen de probatoire technique option Comptabilité et gestion.
Difficultés
L’argent qu’il gagnera lui servira à préparer la rentrée scolaire prochaine. C’est d’ailleurs la raison avancée par plusieurs de ces enfants.?«L’argent que j’épargne va contribuer à l’achat de mes fournitures scolaires.», confie Raïssa.
A côté des feux de signalisation de la Poste centrale, surtout quand ceux-ci sont au rouge, les vendeurs ambulants se faufilent entre les voitures et proposent leur marchandise. Cependant, l’activité n’est pas sans risque.?«Depuis un mois je ne vends pas grand-chose», regrette le jeune garçon. D’autres courent après des véhicules. Ils gagnent leur pain à la sueur de leur front.
Visiblement, l’arrêté du préfet du Mfoundi signé le 27 juillet dernier et interdisant le commerce par les enfants dans la rue ne suffit pas à décourager ces derniers. Si la mesure est suivie, ils vont devoir trouver un autre lieu que la Poste centrale pour écouler leurs marchandises et préparer sereinement la prochaine rentrée scolaire.