Le 24 octobre dernier, acteurs politiques, acteurs gouvernementaux, membres de la société civile et journalistes ont été réunis à Yaoundé par la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, section Cameroun (Wilpf Cameroon), à l’occasion d’un atelier d’échange sur le guide pour l’éducation des partis politiques sur la paix et la prévention de la violence.
La rencontre qui a eu lieu à la fondation Muna avait pour objectif de faire connaître le guide aux parties prenantes et les amener à s’approprier son contenu. «A l’aube d’une élection présidentielle en 2025, en tant qu’organisation de paix, il est de bon ton que nous menions des actions dans le sens de préserver cette paix. Dans le cadre des élections, les conflits surviennent toujours des divergences entre les partis politiques.
Nous avons donc pensé qu’il était plus que jamais utile et opportun de mettre sur pieds un outil d’éducation politique pour que les partis politiques puissent s’en imprégner, se l’approprier afin d’être des acteurs de paix quel que soit l’issu des urnes», a indiqué Armelle Ndongo, secrétaire générale de Wilpf Cameroon, dans son mot de bienvenue. Ce guide pour l’éducation des partis politiques dans le respect de la diversité et la promotion de la paix, a été élaboré avec l’appui technique du Centre d’études et de formation pour le développement, la démocratie et la paix en Afrique (Cefodep), qui en a fait une brève présentation au cours de l’atelier. Au terme de cette présentation, les participants ont exprimé leur satisfaction et leur enthousiasme pour ce document déjà bien accueilli
. «Cette ambition de Wilpf qui est de mettre à la disposition des partis politiques un guide qui permet d’éradiquer la haine, du moins sur les réseaux sociaux, est plutôt le bienvenu quand on sait quel est le sentiment qui anime les militants des différents partis politiques. C’est tout le temps des clashs, des messages assez disproportionnés et donc on ne peut que saluer cette action», a félicité Julio Axel Djob, représentant du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). Animé par la pensée selon laquelle ce guide pourrait être une solution aux discours de haine et à la violence au Cameroun, Julio Axel Djob encourage et prône les actions de l’organisation.
«Il faut toujours que chacun apporte sa part de pierre à la construction de l’édifice. Wilpf fait sa part». Le Dr Erik Essousse, président d’Elections Cameroon (Elecam) pour sa part, pense que «les discours de haine qui prolifèrent dans les médias et les réseaux sociaux appellent à une grande attention avant, pendant et après les échéances électorales (...) ce manuel proposé par Wilpf Cameroon est un bréviaire qui va contribuer à la pacification de l’environnement politique global au Cameroon avant, pendant et après les élections, mais également encourager une forte inclusion des femmes, des jeunes et des couches sociales vulnérables dans les différentes phases du processus électoral», a-t-il souligné dans la préface du manuel. Toutefois, au-delà de cette ambiance joviale qui régnait au cours de l’atelier, les participants ont été offensés par l’absence du parti au pouvoir qui, pour eux, semble être un désintérêt total pour la cause défendue. «C’est la troisième fois que nous prenons part à cet atelier organisé par Wilpf (...) Les organisateurs nous ont dit qu’ils ont invité le parti au pouvoir mais je n’ai jamais vu aucun de leur représentant ici (...). Ça doit être un effort collectif.
Il ne s’agit pas uniquement des partis politiques, mais de tous les camerounais. Nous devons tous lutter contre les discours de haine, contre la violence», s’est indigné George Tangeh Weren Gong, secrétaire régional du SDF Centre. Le guide a été élaboré dans le cadre du projet favoriser la cohésion sociale chez les jeunes pour prévenir les discours haineux et la violence politique au Cameroun, financé par le Fond des Nations unies pour la démocratie (Fnud). Ce projet s’étend de septembre 2023 à février 2025 et cible 5 régions : le Littoral, le Centre, l’Est, le SudOuest et l’Extrême-Nord.