Ils ont expliqué aux juges comment certains des huit accusés de cette affaire ont procédé pour se servir dans le compte du ministère de la Justice.
Le 13 juillet 2017, deux agents en service à la Union Bank of Cameroon (UBA) sont tour à tour passés dans le box des témoins du Tribunal Criminel Spécial (TCS) pour expliquer le mécanisme ayant conduit à la captation par deux entreprises "prestataires" de service au ministère de la Justice, de la somme de 573 millions FCFA destinés à la réalisation de 11 marchés publics. A en croire l'hebdomadaire Kalara du lundi 17 juillet 2017, les huit personnes qui sont accusées de détournement et complicité de détournément dans cette affaire sont toutes détenues à la prison centrale de Yaoundé depuis 2015 et crient leur innocence.
D'après les faits relayés par Mme Halimatou Abba, cadre de banque et chef d'agence UBA au quartier Tsinga où les fonds ont été distraits, la procédure a été effectuée alors qu'elle était en congé et pilotée par l'accusée Njussah Pembora Annie, gestionnaire de compte. A cette époque, les établissements Sorimex et Camexco ont procédé à l'ouverture de leurs comptes auprès de la banque le 9 janvier 2015. Le chef d'agence a affirmé qu'il est impossible à un agent UBA, de connaitre la provenance des fonds échouant dans le compte des clients car les virements proviennent de la BEAC, transitent par l'agence UBA de Douala qui autorise les chefs des opérations à créditer les comptes des interressés.
C'est ainsi qu'intervient Tachoum Ngami Serge, le chef des opérations et accusé dans cette affaire, qui disposait du pouvoir d'autoriser les décaissements jusqu'à 100 millions FCFA. En effet, d'après le témoignage d'Eric Tededom en reconnaissant le principal accusé, Onongo Laurent Benjamin comme étant Atangana François, signataire pour le compte des établissements Camexco, affirme par ailleurs avoir reçu plusieurs fois l'accusé à son guichet entre février et mars 2015.
"Il est venu se faire payer 70 millions FCFA et une fois la moitié. A son premier passage, j'étais marqué parce que c'était la première fois que j'étais sollicité pour payer un tel montant. J'ai vérifié ses papiers et je suis allé voir le chef des opérations pour obtenir l'autorisation de payer".
Au cours de la prochaine audience qui aura lieu le 31 juillet prochain, le ministère public va procéder aux réquisitions intermédiaires du ministère public, indique Kalara.