Yaoundé-Soa : la ruse des chauffeurs de cars

La ruse des chauffeurs de cars

Wed, 27 Oct 2021 Source: Mutations

Certains conducteurs ne déposent plus les passagers à la Camair.

Le déplacement sur le tronçon Soa-Camair n’est plus loin d’être un parcours du combattant. Depuis quelques mois, certains conducteurs de cars desservant cette ligne n’effectuent plus complètement la ligne Soa-Camair. « J’ai payé deux tarifs pour arriver à la Camair. Avant, on pouvait directement payer pour Camair. Maintenant ce n’est plus possible, parce que le chauffeur peut décharger les clients à Mobil Omnisport ou Texaco-Omnisport.

Et là, on est obligé de payer encore un taxi pour arriver à la Camair », explique Yvette Mballa, étudiante à l’Université de Yaoundé II-Soa. La situation est inquiétante pour plus d’une raison. « Il n’est pas normal qu’on vous prenne pour la Camair et qu’on vienne vous laisser en chemin. Le plus énervant est que, parfois, le chauffeur n’avise même pas les clients », déplore Jules Ntep, un habitué de la ligne.

Les conducteurs quant à eux évoquent plusieurs raisons pour justifier ce comportement qu’ils ne nient pas. « Nous n’achevons pas la ligne à cause de l’embouteillage entre Mobil Omnisport et Carrefour Éleveur. Il y a aussi le mauvais état de la route qui nous conditionne », justifie un chauffeur. D’autres indiscrétions font état de ce que certains parmi eux fuient les longues files d’attente de chargement à la gare. « À chaque fois que nous effectuons le chargement à la gare, on paye une somme de 500 Fcfa voire plus, selon le nombre de places du véhicule. Par contre quand nous chargeons en route, c’est plus bénéfique et avantageux pour nous. Et cela nous permet également de gagner en temps », confie sous cape, un conducteur de la ligne.

Le président de l’Association des chauffeurs et chargeurs de Soa (Accs), quant à lui, dit être informé de cette situation. « Le constat est réel, et c’est ce que nous condamnons. Mais il y a parmi nous des brebis galeuses qui contournent les décisions. Il est vrai que les embouteillages à une certaine heure ne sont pas faciles à gérer, mais nous ne pouvons pas permettre que cette activité continue parce qu’il y a des étudiants parmi les usagers », a déclaré le président de l’Accs, Prosper Aimé Essomba.

« La majorité des étudiants qui effectuent la ligne de Soa ont mon numéro de téléphone. Je leur ai demandé de m’appeler à chaque fois qu’ils seront face à des problèmes avec les chauffeurs », ajoute-t-il. L’association, pour maintenir la discipline, a instauré une brigade anti racolage. Celle-ci veille sur le comportement et la conduite des conducteurs. En cas d’indiscipline, le véhicule est confisqué en fourrière et peut y passer toute une journée.

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