Convoquées le 15 juillet 2023 en assemblée générale ordinaire, les robes noires vont faire le bilan de l'année écoulée avec le rapport moral du Bâtonnier et le rapport du trésorier, le point sur les réformes et modifications à venir. Plus de 3.000 avocats et avocats-stagiaires inscrits au barreau du Cameroun sont attendus. Ils se réuniront le 15 juillet 2023 au palais polyvalent des sports à Yaoundé dans le cadre d'une Assemblée générale (Ag) ordinaire pour débattre sur des questions relatives à l’exercice de leur profession.
De bonnes sources, cette rencontre statutaire qui sera présidée par le garde des sceaux se tiendra sur le thème : « Justice et état de droit au Cameroun : la place contributive du barreau et l'urgence des réformes ».
Selon Me Kouanou Yves Patrick Kless, président de l'Ag de l'Ordre des avocats du barreau du Cameroun, il sera question au cours des assises, de revenir sur la constitution du bureau de l'Ag ; de désigner les commissaires aux comptes en charge du rapport sur les comptes de l'exercice 2018-2022, et de présenter la nouvelle formule de la carte professionnelle et du système d'immatriculation des avocats. En outre, il s'agira de fixer le taux des cotisations et de voter le budget de l’Ordre pour l'exercice 2022- 2024, dont le projet a été élaboré par son conseil. L'agenda prévoit également la présentation du plan de construction du siège de l'Ordre, et d'aborder les propositions de modifications de la loi no 90/059 du 19 décembre 1990 faites par le barreau. Toutefois, malgré le vent des arrestations, séquestrations et tortures qui a secoué la corporation ces derniers temps, les robes noires veulent préserver une bonne image de leur profession.
Commis d'office
Cependant, entre lenteur, laxisme, corruption...les critiques sont nombreuses, et rares sont ceux qui font encore confiance à ces défenseurs des droits de l'homme. Montrés du doigt, les avocats se plaignent également. En matière de corruption, les avocats souvent accusés de servir d'intermédiaires entre les prévenus et leurs juges, ne sont pas en reste et contribuent à la dégradation générale de l'image du système judiciaire. Mais eux aussi dénoncent la faiblesse de leur rémunération et demandent à être les seuls habiletés à défendre les accusés pour que ce soit à eux, et non à de vagues mandataires ou autres clercs de notaire, qu'échoient les dossiers. Ils veulent aussi que les honoraires qui leur sont payés dans le cadre de leur assistance judiciaire soient revus à la hausse.
« L'État a fixé leur montant à 5 000 Fcfa par audience. A ce tarif, on ne peut pas imaginer qu'un avocat commis d'office perde son temps à étudier le dossier de son client », fustige un membre du barreau. D'autant que ces honoraires ne leur sont versés qu'au terme d'une procédure administrative ardue. Si les critiques des avocats à l'encontre de l'exécutif et des magistrats ne sont pas nouvelles, la résolution formulant des recommandations pour la réforme du système judiciaire au Cameroun au terme de l'Ag, va peut-être suffire pour calmer la colère du barreau.