Yaoundé : elle entame une longue prière lorsque son mari veut faire l’amour

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Mon, 13 Jun 2022 Source: Kalara

Pasteur d’une église de réveil marié à une veuve, il déplore l’instabilité de son épouse dans le foyer et son attachement à son premier mariage. L'homme de Dieu engage une procédure de divorce pour la troisième fois après l’échec connu lors des deux premières tentatives.

Issac s’est présenté devant la barre du Tribunal de premier degré de Yaoundé la semaine dernière pour défendre sa requête en divorce. C’est la troisième qu’il veut voir aboutir. Les deux premières avaient été abandonnées après des assises familiales, qui ont abouti à chaque fois à un arrangement. Il espère se débarrasser enfin de Mélanie, son épouse et mère de ses enfants. L’homme qui se présente comme pasteur d’une église réveillée ne vit plus sous le même toit que sa femme, à qui il reproche les faits de sorcellerie, de tribalisme, de mauvaise gestion des ressources financières et d’instabilité dans le couple. Mélanie, avec leur dernier bébé dans ses bras, a également comparu à cette audience. Elle nie toutes les accusations formulées par son époux.

Premier à prendre la parole, l’homme de Dieu, originaire de la région du Centre, a expliqué au tribunal qu’il s’est marié à Mélanie en 2012 devant Dieu et devant les hommes, sous le régime de la monogamie et la communauté des biens. À cette époque-là, Mélanie était veuve et déjà maman de plusieurs enfants, issus de son précédent mariage. «C’est elle qui s’est approchée de moi en premier et m’a presque « dragué ». Elle m’a fait pression pour que je l’épouse. Moi j’étais encore puceau. Elle est la première femme que j’ai connue dans ma vie. Vu sa gentillesse, sa générosité et surtout son comportement de femme soumise, j’ai cédé à ses avances sans réfléchir. J’ai cru qu’elle pourrait être une bonne femme pour moi et une mère pour mes futures enfants», a-t-il expliqué.



Issac relate que pendant les premières années qui ont suivi leur mariage, tout allait bien. Ils formaient un couple heureux et envié de beaucoup. Trois enfants encore mineurs sont venus consolider leur amour. C’est en 2015 que les problèmes surgissent dans le couple. Au regard de certains faits et gestes de Mélanie, l’homme de Dieu s’est rendu compte que son épouse n’a toujours pas oublié son premier foyer. Il relate que toutes ses actions étaient comparées à celle du défunt époux de sa femme. «Elle compare mes performances sexuelles et mes richesses à celles de mon prédécesseur. L’argent de la pension alimentaire que je lui donne est divisé en deux parties égales : elle envoie une partie à ses premiers enfants tandis que les miens restent affamés.»

Le chef de famille a en outre déclaré au tribunal que son épouse est instable dans le foyer. Elle effectue très souvent des voyages de longue période dans son village, dans la région de l’Ouest, sans son accord. À cause de ces absences répétées, il soupçonne son épouse d’être à l’origine de leur échec conjugal. L’homme de Dieu suspecte également la mère de ses enfants d’avoir été initiée dans la sorcellerie par sa mère, qui est reine mère et gardienne des traditions bamiléké. Ce qui expliquerait, selon lui, qu’elle soit la cible des mauvais esprits. Issac accuse aussi sa femme de tribalisme et de le couvrir de honte devant sa congrégation religieuse.

«Elle m’a dit qu’elle n’est pas venue chez les Kwa pour les enrichir. Elle a raconté au service social que je lui fais l’amour toutes les semaines et trois fois par jours, ce qui n’est pas vrai. Elle m’a privé de sexe depuis plusieurs mois déjà. Quand le moment de passer à l’acte arrive, ma femme engage une prière qui dure des heures jusqu’à ce que je m’endorme», a déclaré le pasteur, qui a eu le soutien de deux témoins. Il sollicite enfin la garde de ses deux premiers enfants, le dernier n’étant encore qu’un nourrisson.

Négociations

Mélanie, qui s’oppose au divorce, dit être victime de maltraitance de la part de son mari, qui l’a expulsée de la chambre conjugale. Elle déclare subir des bastonnades répétées de ce dernier, même étant enceinte. Elle soutient en outre que c’est sur le conseil de la tante de Issac qu’elle a saisi le service social pour se plaindre des agissements de son époux. C’est suite à cette plainte que Issac l’a répudiée du domicile conjugal. La dame déclare avoir regagné son foyer après plusieurs mois de négociations. Seulement, à peine rentrée à la maison, le pasteur a à son tour déserté le domicile conjugal et s’est installé dans un studio qu’il loue, abandonnant femme et enfants sans aucun revenu.

Mélanie déclaré également que son mari l’utilise comme une simple ménagère et l’oblige à effectuer les travaux champêtres jusqu’à des heures tardives. Elle nie les faits de sorcellerie mis à sa charge et soutient que son homme ne supporte plus sa présence à ses côtés. «Si j’étais sorcière comme il le dit, il m’aurait déjà délivrée de mes mauvais esprits en sa qualité de pasteur», a-t-elle confié. Le verdict est attendu dans cette affaire le mois prochain.

Source: Kalara