Yaoundé : le maire Luc Messi Atangana défoncé sur la place publique

Mauvaise gestion

Fri, 15 Dec 2023 Source: Le Messager n°8183 du 14 décembre 2023

Ulcérés par le silence assourdissant opposé à leur démarche de s’expliquer aux autorités administratives, le Collectif des syndicats des transports routiers soutient que le maire de la ville fait feu de tout bois pour couler l’entreprise et mettre les travailleurs au chômage sans raison aucune.

Au chômage ! Cela va faire un mois que les employés du terminal Leader voyage n’ont plus travaillé. Obligés de se ronger les pouces à longueur de journée, ces chefs de famille pour la plupart imputent cette situation embarrassante au mairie de la ville qui a procédé à la fermeture de cette entreprise pour la contraindre de se recaser sur moins de 200 mètres carré à la gare routière d’Olembé, nouvellement construite pour décongestionner les bouchons dans la banlieue Ouest de Yaoundé.

Alors que l’agence de voyage agrémentée par le ministère des Transports est actuellement construite sur près de 6 000 mètres carré, allant au-delà de 1000, conformément à la loi. « Cette entreprise est victime d’une politique du deux poids deux mesures. Parce que si vous observez la ville de Yaoundé, vous allez remarquer qu’il y a d’autres d’entreprises du même acabit qui y sont installées, qui n’ont pas été inquiétées. Mais c’est sur Leader, une entreprise aussi bien structurée qu’on s’acharne pour absolument la fermer, et mettre au chômage nos camarades sous prétexte qu’elle doit s’installer à la gare routière d’Olembé.

Nous pensons que c’est un abus inacceptable. Et nous voulons que c’est le chef de l’État qui nous accompagne dans ce combat, pour que cette entreprise soit rouverte pour le bien de nos camarades », souhaite Jean Collins Ndefossokeng, président de la Confédération des syndicats des transporteurs routiers du Cameroun (CGSTC).

La société ne pouvant plus transporter les voyageurs de Yaoundé pour le Mbam et Inoubou, et vice-versa, est désormais incapable d’apurer les salaires de ses 250 employés qui entendent mener une ribambelle d’actions pacifiques à l’endroit du premier magistrat de la ville pour rentrer en possession de leur droit, d’après Collins Ndefossokeng. « Après concertation avec nos camarades, nous allons organiser une marche vers la mairie de la ville, avec les épouses de nos camarades qui auront chacune une marmite et leurs enfants, pour demander au maire de la ville les pour lesquelles il ferme l’entreprise. Nos camarades doivent travailler. Il faut bien qu’on puisse aussi manger. Nous sommes en fin d’année, c’est ahurissant que le chef de l’État dise une chose et que ses collaborateurs font le contraire ».

Toutes les voies de recours sans suite. Surtout que la mairie de la ville, déterminée à faire déguerpir cette agence de voyage à Tongolo pour avoir saboté 5 minicars, et a mis un autre en fourrière municipale. Ce qui a offusqué le Collectif des syndicats des transports du Cameroun, qui après avoir épuisé toutes les voies de recours y compris le ministre du Travail et de la sécurité sociale et le maire de la ville sans obtenir d’audience, ne sait plus à quel saint se vouer.

Contrairement au gouverneur de la région du Centre qui a prêté une oreille attentive à leurs récriminations, avant de demander au préfet du Mfoundi d’effectuer une descente sur le site, qui n’a pas encore été faite selon Jean Collins Ndefossokeng. « Nous nous demandons comment c’est possible que dans un État, une autorité du rang du gouverneur donne un ordre, et rien n’est fait. Quoi qu’il en soit, nous demandons que l’État nous ouvre les portes, parce que la seule chose qui peut permettre qu’il y ait la paix sociale est le dialogue tant voulu par le chef de l’État rendre justice face à une telle situation criarde », affirme-t-il.

Source: Le Messager n°8183 du 14 décembre 2023