• Ils entendaient organiser une grève
• Ils protestent contre la vie chère
• L’alerte vient d’être donnée
Plusieurs syndicalistes viennent d’etre enlevés à Yaoundé et conduit en catimini au commissariat de Mokolo. Les syndicalistes entendaient organiser une grève pour protester contre la vie chère.
Ni le nombre, ni les noms des syndicalistes arrêtés n’ont pas encore été donnés. Mis une source policière a laissé entendre qu’ils sont une dizaine.
Il y a quelques jours, un collectif de représentants de consommateurs et de travailleurs du secteur formel et informel avait déposé auprès des autorités un préavis pour un appel à la grève générale et à des manifestations pacifiques à partir de jeudi prochain, 7 avril. Ce syndicat devait tenir une la conférence de presse vendredi dernier, mais y a renoncé dans l’attente d’une une prise de contact officielle des autorités pour une concertation sur le pouvoir d'achat.
Sur les tracts que ce collectif a préparés, il y a un appel à des rassemblements pacifiques jeudi prochain, le 7 avril 2022, devant plusieurs bâtiments. À Yaoundé cela concerne la primature, l'immeuble rose du ministère du Commerce et l'ambassade de France. En région, ce sont les gouvernorats. Dans la liste des revendications du collectif : non à la hausse du prix du pain, de l'huile, du poisson et non à l'absence et à l'irrégularité de l'eau et de l'électricité.
Celestin Bama, de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (CSTC), plaide pour une hausse des salaires dans la fonction publique et une revalorisation du salaire minimum dans le secteur privé, aujourd'hui à 36 000 francs CFA, soit 55 euros par mois. Le secrétaire général de la CSTC appelle aussi le gouvernement à mieux communiquer sur les causes de la hausse des prix et sur des mesures de soutien aux consommateurs.
Sans répondre directement à ce collectif, les autorités camerounaises ont tenté de montrer cette semaine qu'elles prenaient la mesure de ces préoccupations. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a demandé à ces ministres de veiller à la disponibilité sur les marchés des produits de première nécessité. Le ministre du Commerce appelle les Camerounais à acheter en gros. Celui de l'Agriculture à introduire 30 % de farine de manioc et de pommes de terre dans la fabrication du pain.
Le ministre de l'Eau et de l'énergie évoque la mise en service en urgence de moyens de productions complémentaires. Mais les délestages, notables depuis la fin de la CAN sont aussi dus à la surcharge des équipements de transport et de distribution d'électricité. Or, 60% des poteaux de bois utilisés par Eneo seraient à remplacer sur le territoire national. Eneo, le fournisseur d'électricité au Cameroun, a un nouveau directeur général depuis mercredi 30 mars, le Belge, Patrick Eeckelers