La ville de Yaoundé a abrité la première session ordinaire du projet Viva Logone le 13 novembre 2023. L’on apprend au cours de ces travaux que le projet bénéficie d’une enveloppe de 200 millions de dollars soit environ 120 milliards de francs CFA, portée par l’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale dont le prêt a été approuvé le 30 novembre 2021 par la Banque mondiale.
La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), propriétaire des champs, va désormais se consacrer au rôle institutionnel, avec l’intégration de potentiels partenaires privés dans les zones d’interventions du Viva Logone, notamment dans les arrondissements de Yagoua, Maga, Vélé, et Kaï-Kaï.
« Le gouvernement a pris un virage. Ce dernier se compose en quatre axes, notamment le transfert des services de laboratoires au secteur privé. Quand on dit secteur privé, cela ne fait pas directement référence à un industriel mais aux producteurs. L’État aménage la parcelle et remet à un producteur. Le rôle régalien de l’État ici se limite autour de l’entretien et du conseil agricole. Il s’agit entre autres du développement et de la réhabilitation des périmètres irrigués avec le transfert progressif », fait savoir Laoumoya Merhoye, coordonnateur du projet Viva Logone.
Le comité de pilotage inaugural s’est tenu au moment où, suite à la crise économique de 1990 et des Plans d’ajustement structurel qui s’en sont suivis, la structure est rentrée dans l’incapacité d’assumer certaines fonctions. Selon les chiffres officiels, les performances de la Semry sont demeurées loin des attentes prévues avec seulement 10 000 hectares. La production réelle par an stagne à 60 000 tonnes, au lieu de 180 000 tonnes, malgré un effectif pléthorique de 430 employés.
Outre ces mauvaises performances sur le terrain, la Semry cumule un déficit budgétaire estimé à 37 milliards de francs CFA qui a plombé ses activités. Le projet vise spécifiquement à soutenir la sécurité hydrique régionale et la gouvernance des ressources en eau, principalement à travers la réhabilitation des infrastructures d’irrigation et de drainage et l’appui aux associations d’usagers de l’eau. Mais aussi, à promouvoir la production agricole et agroalimentaire, et mettre en œuvre un plan de transformation de la Semry et renforcer les services publics.