Yaoundé : urgent, que chacun prenne ses précautions

Enlèvement de personnes

Thu, 12 Oct 2023 Source: Mutations n°5926 du 09 octobre 2023

« La petite Okom Obam Faiya âgée de 3 ans volée ce matin aux alentours de 06 heures au quartier Messassi à Yaoundé. Pour toute information pouvant aider les parents à la retrouver, veuillez nous contacter. La vie d’un ange en dépend ». Ce post d'un internaute sur son mur Facebook, jeudi 28 septembre dernier, marque un nouveau signal sur la disparition d'un enfant.

Pour cette année 2023, entre le 16 août et le 22 septembre, 18 cas ont été signalés. « La zone la plus touchée étant la ville de Yaoundé, qui compte 10 cas. Elle est respectivement suivie par Douala, avec six disparitions déplorées et la commune d'Ambam qui enregistre deux cas », a indiqué le présentateur journal télé de 20h30 sur les antennes de la CRTV, le 27 septembre dernier.

De la maison pour l'école ou tout autre point de destination, ces jeunes ne sont plus à l'abri du danger. « Cela peut arriver dans n'importe quelle famille aujourd'hui. Personne n'est épargné, nous en sommes conscients. Ce que je fais personnellement, c'est prier pour que mes filles reviennent toujours saines et sauves lorsqu'elles sont hors de la maison », partage une mère de famille.

Si d'aucuns ont pu regagner leurs familles, à l'instar de la jeune Blandine Claudia Ngono Mba, élève de 3ème kidnappée le 11 août et retrouvée le 9 septembre, pour d'autres, les recherches à date n'ont toujours pas porté des fruits. C'est le cas de l'étudiante Issa Roukayatou Yaouba, disparue depuis plusieurs semaines. Signalée – comme tant d'autres – à travers les réseaux sociaux, plusieurs internautes, pris de compassion, s'engagent alors à prêter main forte à la famille attristée. L'objectif étant de faciliter sa localisation.

Mani Ngondi fait partie de ceux partagent. « Je trouve normal et naturel de partager une information qui peut sauver une vie et redonner du sourire à une famille en détresse. En tant que bon chrétien, il faut participer aux bonheur des autres en les assistant dans le malheur », a-t-il confié. Avec cette montée d'insécurité, plusieurs familles ont la peur au ventre. Un sentiment davantage grandissant dans le cœur des jeunes, visiblement les plus ciblés.

« Nous sommes effrayés de savoir qu’on ne peut plus sortir et rentrer chez nous en toute sécurité, car on court le risque d'être kidnappé », s'inquiète Étienne Sakate, élève en classe de 3ème. Et un autre d'ajouter : « Je marche désormais avec frayeur et je prends des précautions pour éviter de me rendre dans des lieux criminogènes ».

Source: Mutations n°5926 du 09 octobre 2023