L’insécurité dépasse tout entendement à Yaoundé. Une femme a échappé au pire lors d’une agression dans un taxi grâce à ses menstruations. Voici son témoignage.
Bonjour. Je sortais d’un restaurant avec des amies. Elles ont chacune pris un taxi pour rentrer chez elles. Pour ma part, j'essayais de prendre un Yango mais j'ai trouvé le prix énorme, donc j'attendais qu'il baisse un peu. J'arrêtais alors des taxis normaux. Certains se sont arrêtés ; le chauffeur avait une capuche et il y avait un homme derrière.
Il a garé au milieu de la route et c'est moi qui lui ai dit de se serrer. Il a répondu qu'il y avait des embouteillages, effectivement il y avait une file de taxis. Dès que je suis entrée, une odeur bizarre m'a alertée. Ensuite, une petite voix m'a dit de simuler le fait d'aller devant et de sortir pour fuir, mais le plafonnier brillait bien et je me suis dit que ça allait. J'ai encore eu ce pressentiment au rond-point Nlongkak, il a fait semblant de prendre les gens, mais comme il y avait une file de taxis, j'ai compris.
La petite voix m'a encore dit que si nous passions dans le tunnel, ce ne serait pas bon, mais où descendre, au Minrex ? Puis il a pris la route du rond-point Hilton et quand j'ai vu qu'il passait derrière le Hilton, c'était trop tard. Le chauffeur s'est retourné, a éteint le plafonnier et l'autre m'a tiré la tête, pendant que l'autre m'a bâillonnée avec un mouchoir imbibé d'un produit et l'autre me dépouillait. Ils m'ont sorti une histoire comme quoi ils me suivaient depuis, etc.
Le Seigneur m'a inspirée, j'avais une grosse compresse pleine de sang car mes menstruations sont arrivées à l'improviste et comme j'étais à l'hôpital, j'ai pris cette compresse pour me garnir et au restaurant une amie m’a donné une serviette, donc l'autre compresse, je l’ai conservée dans le sac. J'ai donc sorti une histoire de césarienne et leur ai demandé de fouiller mon sac et voir le sang. Le taximan a dit que sa femme aussi.
Ensuite, il m'a dit qu'ils cherchaient une femme qui aurait tué l'un des leurs à Douala et qui aurait fui. J'ai supplié qu'on me laisse à la poste, ils m'ont menacée avec un couteau à la gorge et ont contourné avec moi une bonne trentaine de minutes avant de me jeter vers le lac en contrebas de l'immeuble rose.