C’est comme cela que Camus Mimb voit la chose. Le joueur d’origine camerounaise est au cœur d’un scandale de trucage d’âge. En Allemagne et dans toute l’Europe, son sujet revient avec insistance. Il aurait 24 ans au lieu de 20 en réalité.
Lorsque Joseph Moukoko déclare chez Bild: « Youssoufa Moukoko n’est pas le fils biologique de moi et de mon épouse, Marie Moukoko. Il n’est pas non plus né le 20 novembre 2004 à Yaoundé, au Cameroun. Youssoufa a obtenu un faux acte de naissance à Yaoundé. Sur ce, je suis allé à l’ambassade et je lui ai obtenu un passeport, puis je l’ai emmené en Allemagne comme mon fils ».
Comment doit-on comprendre une telle misère morale et mentale ? Pour des petits sous. Lorsque tu décidais de lui donner ton nom, parce que au bout, le calcul des retombées était fait, quelle interview avais-tu fait ? À quoi ça nous sert aujourd’hui de savoir que Ousman Mohamadou est le père biologique de Moukoko ?
Qui va payer la note du nom qu’il a porté malgré lui ? Le sieur Moukoko qui a volontairement accepté une paternité calculée ou Ousman qui a vendu la sienne à l’autel d’une précarité irresponsable ?
Cet enfant adolescent à l’époque des faits ne vous avait rien demandé ou exigé. Vos jeux de calculs lui ont imposé un destin. Vos misères lui ont donné un avenir aujourd’hui hypothéqué. Si on a élevé un enfant par amour, la biologie ne change pas le côté spirituel de la paternité.
Si on regrette l’avoir fait, on doit avoir la décence de dire ce qu’on a eu de cette générosité du diable. Malheureusement, Moukoko n’est pas seul dans ce cas. Beaucoup de joueurs ont les noms des agents ou responsables des centres de formation dans leurs actes de naissance.
Les parents irresponsables aveuglés par la misère l’acceptent quand ils défrichent la broussaille de la pauvreté. Les managers véreux s’en glorifient quand ils émargent sur les retombées. Ça fonctionne bien, tant que l’enfant est mineur. Quand il devient adulte, il prend conscience de sa responsabilité.
Et la grille de répartition des avantages sur son dos vole en éclats. Il ne reste que le chantage des trafics sur l’âge qui font malheureusement des maîtres chanteurs, les premiers prisonniers de cette imposture. Laissez Moukoko tranquille. Rentrez dans votre misère.